Une requête a été déposée au tribunal de première instance de Tunis par les avocats de l’ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi, pour remise illégale et demande de dédommagement au parti islamiste Ennahdha, au pouvoir au moment des faits.
C’est ce qu’annonce Me Mohamed Baccar, membre du comité de défense de Baghdadi Mahmoudi dans une déclaration, ce samedi 8 janvier 2022, à Kapitalis, en précisant que l’ancien Premier ministre Baghdadi Mahmoudi, qui avait trouvé refuge en Tunisie après la chute du régime Kadhafi «a été livré à ses ennemis», ce qui est contraire au code de procédure pénale, rappelle-t-il, tout en pointant du doigt les dirigeants Ennahdha, citant notamment le chef de ce parti islamiste Rached Ghannouchi ou encore l’ancien ministre de la Justice et vice-président de ce parti Noureddine Bhiri.
Pour Me Baccar, les dirigeants de ce parti, qui était au pouvoir, auraient perçu de l’argent en échange de cette décision : «Il y a eu un échange honteux et inhumain… 100 Millions de dollars ont été retirés de la banque centrale de Libye pour cette transaction…. Baghdadi Mahmoudi a été anesthésié et livré à des personnes armées de Fajr Libya, qui ont remis l’argent aux concernés à l’aéroport de Sfax. Baghdadi Mahmoudi a été ensuite transporté à bord du même hélicoptère à l’aéroport de Mitigua», a-t-il indiqué, en affirmant détenir les preuves, à ce propos, sur la base de témoignages.
Le comité de défense estime donc que la victime doit être dédommagée, du fait de sa séquestration illégale en Tunisie puis pour sa remise aux milices libyennes qui l’ont torturée et demande ainsi 105 millions de dollars à titre de remboursement de la rançon aux autorités libyennes et de réparation du préjudice matériel et moral qu’a subi Baghdadi Mahmoudi.
«L’argent devra être versé au Conseil supérieurs des sages des tribus libyennes, la seule institution légitime et historique, dont 5 millions de dollars pour Baghdadi Mahmoudi pour tous les préjudices et l’injustice qu’il a dû subir», a ajouté Me Baccar.
L’avocat a, par ailleurs, rappelé qu’une première plainte avait été rejetée par le tribunal pour vice de forme due à une erreur de procédures du huissier et que le comité a rectifié le tir en déposant récemment la requête auprès du tribunal de première instance de Tunis
Me Baccar, qui a déjà été menacé et qui a déposé en décembre dernier une plainte après avoir été agressé devant chez lui, a également pointé du doigt le Conseil de sécurité des Nations unis, estimant qu’il s’est «immiscé dans des affaires strictement libyennes», tout en déplorant l’intervention en Libye : «un pays pilote en Afrique où le chef d’État avait assuré le progrès et la prospérité…», a-t-il déploré.
Y. N.
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