L’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a exprimé, ce dimanche 16 janvier 2022, son soutien à Sonia Charbti, victime de propos irrespectueux et misogynes prononcés par le député (gelé) du parti islamiste Ennahdha Bechr Chebbi, avocat de son état, qui prenait part à une manifestation à Paris, organisée contre les mesures du 25 Juillet décidées par le président de la république.
L’ATFD a rappelé son engagement pour la réalisation de la pleine égalité entre les femmes et les hommes et toutes les identités de genre, estimant que celle-ci passe inévitablement par la lutte contre la mentalité patriarcale et a exprimé, à ce propos, sa pleine solidarité à Sonia Charbti, victime de du dénommé Becher Chebbi, membre du bloc du mouvement Ennahda au parlement suspendu et membre de l’Ordre national des avocats de Tunisie (Onat).
Tout en dénonçant ces pratiques rétrogrades qui s’apparentent à de «la violence politique visant à écarter les femmes de l’espace public et à les exclure de la scène politique», l’ATFD rappelle son adhésion au principe de parité et au droit des femmes à être présentes à tous les postes de décision.
L’association fait référence aux propos de la honte prononcés par le député islamiste gelé qui se trouve actuellement en France, qui a lancé lors de la manifestation que le gouverneur de Tunis, récemment nommé par le président Saïed, «doit sa nomination aux soirées que son épouse, Sonia Charbti, a passé avec Lénine (Ridha Chiheb El Mekki dit Ridha Lénine; Ndlr)», a-t-il lancé, entre autres insinuations et propos déplacés, applaudis par les présents, parmi lesquels se trouvaient notamment l’ancienne ministre de la Femme de 2001 à 2014, Sihem Badi (CpR) ou encore le député (gelé) Qalb Tounes, Oussama Khkifi…
Ainsi, l’ATFD fait porter la responsabilité aux partis politiques qui adoptent ce discours, notamment les islamistes, estimant que «cela reflète le vrai visage des courants rétrogrades qui ont longtemps vanté leur attachement aux droits et aux libertés ainsi qu’aux premier et deuxième chapitres de la constitution».
L’Association a également demandé à l’Onat, et à sa tête le doyen, de clarifier sa position sur les propos de l’un de ses membres, tout en soulignant la nécessité de prendre les mesures disciplinaires nécessaires et en appelant le ministère public de poursuivre Becher Chebbi, considérant que ce qu’il a commis est «un crime de discrimination verbale, morale et politique et une atteinte à la dignité humaine conformément à la loi n° 58 et au code pénal».
On notera que plusieurs activistes et personnalités ont exprimé leur solidarité avec Sonia Charbti et ont fermement dénoncé les propos indécents et inacceptables du député islamiste, tout en appelant, eux aussi, la justice à intervenir.
Rappelons par ailleurs que le député islamiste Bechr Chebbi, est poursuivi par le tribunal militaire pour atteinte au moral de l’armée, et qu’il s’est depuis réfugié à Paris, ou se trouve notamment son collègue Oussama Khlifi, qui était parti en France pour des affaires personnelles mais qui a décidé de ne pas renter en Tunisie, depuis que le président Saïed a annoncé les mesures exceptionnelles du 25 juillet, comprenant notamment le gel de l’Assemblée et la levée de l’immunité des députés…
Y. N.
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