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Tunisie : Ezzeddine Chelbi, un gouverneur qui bombe le torse

Le gouverneur (préfet) de Ben Arous, Ezzedine Chelbi, un accro du body building, dont la principale qualité, aux yeux du président Kaïs Saïed qui l’a nommé il y a quelques mois, est d’avoir fait partie de son équipe de campagne, n’a cessé de faire parler de lui. Et pas du tout en bien. Vidéo.

En agressant récemment verbalement une journaliste qui lui posait des questions sur des déclarations qu’il avait faites à propos de la participation des forces sécuritaires et militaires à la Consultation nationale numérique, lancée par le président Kaïs Saïed et dont, en bon soldat, il s’en fait un fervent soutien, le gouverneur a outrepassé son rôle de haut responsable de l’Etat, tenu de s’expliquer et de rendre compte de ses faits et gestes à ses administrés, pour se transformer en une sorte de fervent défenseur du président Saïed, reprenant publiquement le discours complotiste de ce dernier et ses accusations gratuites contre les corps constitués : partis, médias, etc.

A la suite de cette agression, heureusement verbale, dont la vidéo a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux et choqué beaucoup de Tunisiens, le bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a annoncé, samedi 29 janvier 2022, avoir entamé une procédure pour porter plainte contre le gouverneur de Ben Arous et tous ceux qui prennent pour cible les journalistes et empêchent l’accès à l’information.

Le SNJT dénonce, dans son communiqué, «les tentatives de domestiquer les médias d’une part, et de diaboliser, d’autre part, ceux qui refusent d’être domestiqués». Tout en faisant porter à la présidence de la république et à la présidence du gouvernement «la responsabilité de l’intégrité des journalistes victimes d’intimidations et d’accusations de trahison de la part de dirigeants de l’Etat».

Le Snjt appelle, également, la présidence du gouvernement à «assumer sa responsabilité dans le respect de la nature du travail journalistique, de ne pas s’ingérer dans le travail des journalistes et de garantir leur droit d’accéder aux informations susceptibles d’éclairer l’opinion publique». Et l’invite à prendre les mesures disciplinaires adéquates «si ces pratiques ne traduisent pas une politique de l’Etat à l’encontre des journalistes».

Le SNJT met en garde, par ailleurs, contre «la dangereuse récurrence du discours d’intimidation et d’incitation contre les journalistes par des responsables de l’Etat». Et rappelle, à cet égard, que «le gouverneur de Ben Arous, Ezzeddine Chelbi, s’est attaqué verbalement à la journaliste de Shems FM Khaoula Selliti qui lui avait posé des questions sur les critiques concernant ses récentes déclarations sur la Consultation nationale », et a «refusé de répondre à ses questions en l’accusant, ainsi que les autres médias, de vouloir diviser les Tunisiens et entraver le travail de l’Etat, allant même jusqu’à vouloir lui dicter le genre de questions à poser».

Dans une intervention sur Shems FM, la journaliste agressée, Khaoula Selliti, a fait savoir, de son côté, qu’elle va porter plainte contre le gouverneur de Ben Arous, qui l’a accusée de rouler pour des partis politiques et d’être payée pour venir lui poser les questions qu’elle lui a posées.

I. B.

Vidéo.

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