A l’instar du soi-disant TGV nord-sud de la Tunisie, le projet d’une cité médicale à Kairouan fait partie des arlésiennes de Kaïs Saïed, c’est-à-dire des choses dont on parle mais qui ne se produisent jamais. Ce projet n’existe que dans l’imaginaire du président de la république, affirme Fadhel Abdelkefi. Vidéo.
Le président du parti Afek Tounes, qui parlait dans l’émission «Jaoueb Hamza» sur Mosaïque FM, dimanche 30 septembre 2022, est revenu sur cette arlésienne en affirmant : «Lors de mon mandat de ministre (du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, d’août 2016 à septembre 2017, Ndlr), j’ai signé avec le ministre de l’Investissement saoudien, en 2016, un accord de don saoudien d’un montant de 100 millions de dollars à la Tunisie pour la construction d’un hôpital à Kairouan. Ce n’est donc pas un projet du président Kaïs Saïed. Un jour, je regardais la télévision, et j’ai vu le président en visite à Kairouan annoncer la construction d’une cité médicale. Je me suis dit: »Il a bien fait. Voilà un président qui va faire bouger les choses ». En fait, le président parle d’un tout autre projet, dont on ne possède ni le financement, ni le terrain pour le bâtir. C’était un don de Salmane Ben Abdelaziz Al-Saoud. Il était venu en Tunisie (en mars 2019, Ndlr), a rencontré le président Béji Caïd Essebsi et la première pierre du projet a été symboliquement posée lors d’une cérémonie au palais de Carthage. Les deux hommes étaient âgés et on n’a pas voulu qu’ils se déplacent loin. Six ans sont passées et l’Etat est dans l’incapacité de fournir un terrain pour la réalisation du projet d’hôpital à Kairouan.»
Pourquoi, partant de ce vrai projet d’hôpital, M. Saïed parle-t-il, depuis 2020 d’une cité médicale qui serait érigée à Kairouan sur un terrain qui n’existe pas encore et avec des financements (pour le moment) hypothétiques. Ce projet, qui fait rêver les Kairouanais, n’a aucune existence réelle. C’est un serpent de mer, comme on dit dans notre jargon journalistique, c’est-à-dire «une information généralement peu fondée, souvent à caractère sensationnel, reprise par la presse durant les périodes creuses».
Kaïs Saïed veut faire croire qu’il fait des choses alors qu’au terme de trois ans au palais de Carthage, il ne fait pas grand-chose et il n’y a que les naïfs pour le croire et pour se laisser rouler dans la farine.
Un État incapable d’offrir les denrées de base à sa population, qui peine chaque fin de mois à trouver les salaires des employés de la fonction publique et qui est à deux doigts de la faillite ne peut pas entreprendre des méga-projets.
Imed Bahri
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