Selon le président de la Chambre nationale des importateurs, exportateurs et transformateurs de la friperie, Sahbi Maalaoui, plus de 94% des Tunisiens achètent leurs vêtements dans les boutiques de friperie, selon les statistiques réalisées par ladite chambre au cours de l’année écoulée. Mais cette activité est de plus en plus menacée.
Sahbi Maalaoui a indiqué dans une déclaration à Shems FM, aujourd’hui, jeudi, que si la pandémie de coronavirus se poursuit, il n’y aura plus de friperie en Tunisie d’ici 2025. Dans le meilleur des cas, les vêtements d’occasion deviendront rares dans le pays, a-t-il nuancé, en affirmant que le secteur est déjà dans une situation de «mort clinique».
Sahbi Maalaoui a souligné que ce qui est vendu actuellement en Tunisie sont des quantités stockées depuis des années, et dès qu’elles seront épuisées, le consommateur tunisien remarquera la rareté de la marchandise exposée.
Le président de la chambre a ajouté que les usines tunisiennes qui trient, transforment et recyclent les vêtements travaillent une semaine par mois, en raison du manque de vêtements usagés en provenance d’Europe.
L’intervenant a aussi affirmé que les usines européennes font désormais la promotion de vêtements usagés dans leurs propres pays, les gouvernements encourageant la consommation de vieux vêtements en raison du chômage et des difficultés économiques, en particulier après la pandémie de coronavirus. En plus de la concurrence que d’autres pays, tels que la Russie et l’Ukraine, imposent aujourd’hui à Tunisie en matière d’acquisition des vêtements usagés en provenance d’Europe.
Sahbi Maalaoui a appelé à la promulgation d’une législation pour faciliter la promotion de la friperie en Tunisie, notamment en permettant les échanges commerciaux entre les gouvernorats et en réduisant le niveau de l’exportation à 20%.
I. B.
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