Le président de la République Kaïs Saïed, a reçu, ce lundi 7 février 2022, au palais de Carthage, Salah et Abdelmajid Belaïd, père et frère du martyr de la nation Chokri Belaïd, assassiné le 6 février 2013 par des extrémistes religieux et dont l’affaire traîne en justice depuis 9 ans.
Interrogé par Kapitalis sur cette rencontre, Abdelmajid Belaïd a exprimé sa satisfaction, en indiquant que le chef de l’État a réaffirmé sa détermination à œuvrer pour lever le voile sur les affaires des assassinats politiques, et à faire en sorte ce que toutes les personnes impliquées dans ce crime ainsi que celles qui sont intervenues pour étouffer l’affaire soient poursuivies, et ce, dans le respect de la loi et de l’indépendance de la justice.
Abdelmajid Belaïd a également confié avoir ressenti la sincérité du président lors de leur rencontre qu’il a qualifiée d’«excellente», en lançant : «J’ai discuté avec un chef de l’État mais aussi avec un enfant du peuple, sachant qu’il connaît parfaitement les dessous du dossier et qu’il est déterminé à tout mettre en œuvre pour que que justice soit faite sans pour autant intervenir auprès de la justice, qu’il veut indépendante et juste».
Sur un autre plan, le frère du martyr a également réaffirmé son soutien au président de la république, notamment en ce qui concerne la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), en rappelant avoir lui même déjà émis cette demande et estimant que celui-ci est politisé et fonctionne par l’allégeance politique.
Il a affirmé, dans ce sens, que certains de ses membres sont liés au parti islamiste Enanhdha : «Je dirais même plus, certains portent des idées daéchiennes et pour rappel, certains juges ont été jusqu’à manipuler les dossiers des assassinats à l’instar de celui de Chokri et n’ont jamais été inquiétés, pis encore ils ont été protégés…».
Abdelmajid Belaïd a par ailleurs lancé un appel aux juges intègres, en leur demandant de s’investir davantage pour révéler la vérité dans ces dossiers et dans tous les autres qui traînent dans les tiroirs de la justice pour que le pouvoir judiciaire puisse devenir indépendant et que tous les Tunisiens soient égaux devant la loi et aspirer ainsi à à un meilleur avenir… «Demain sera meilleur», a-t-il conclu.
Y. N.
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