Le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Youssef Bouzakher, a commenté, mercredi 9 février 2022, la déclaration du président de la république, Kaïs Saïed, selon laquelle il ne dissoudrait pas le conseil, mais réviserait la loi le réglementant. Il a estimé que ce dernier est évasif et que cette nouvelle position représente un indicateur dangereux.
«Je pense qu’il est évasif compte tenu de la position des membres du Conseil supérieur de la magistrature qui ont rejeté sa dissolution et qui adhèrent à son indépendance», a lancé Bouzakher dans une déclaration accordée au média qatari Al Jazeera net.
Et d’ajouter que l’intention du président de publier un décret créant un organe de transition temporaire au sein du CSM représente «un indicateur dangereux de la fin de la constitution du pays car le CSM passera ainsi d’une autorité élue à un conseil nommé, comme à l’époque de Ben Ali».
Bouzacher a, dans le même contexte, estimé que la stratégie du président de la république face au Conseil supérieur de la magistrature était, dès le départ, changeante, rappelant qu’il avait d’abord chargé la ministre de la Justice Leïla Jaffel de préparer un décret, en consultation avec des juges, concernant la loi du CSM, avant d’intervenir unilatéralement et de publier un décret pour abolir son autorité réglementaire ainsi que les avantages et privilèges de ses membres, et qu’il a enfin évoqué un corps temporaire pour prendre sa place.
C. B. Y.
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