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Imed Hammami : «Ghannouchi est fini et Ennahdha ne gagnera pas les prochaines élections»

L’ancien ministre et ex-dirigeant du mouvement Ennahdha, Imed Hammami, a affirmé, dans une déclaration à Anba Tounes, le 21 février 2022, que le mouvement islamiste tunisien ne dépassera 5% des votes aux élections législatives anticipées prévues le 17 décembre prochain. Ennahdha et son chef, Rached Ghannouchi, «n’ont plus de place sur la scène politique en Tunisie», a-t-il ajouté.

Selon Imed Hammami, le mouvement Ennahdha a échoué sur deux plans : celui du respect des règles démocratiques à l’intérieur de ses structures, Rached Ghannouchi imposant sa ligne et ses choix à tous les niveaux, et celui de la rupture avec l’idéologie de l’islam politique, annoncée mais non réalisée. Ennahdha a échoué à se renouveler et à gérer les affaires publiques, quand il a accédé au pouvoir à l’issue des élections de 2011.

Hammami a souligné que cet échec d’Ennahdha a conduit le pays à une crise politique, constitutionnelle, économique, sociale et sanitaire étouffante, sanctionnée par l’annonce des «mesures exceptionnelles» le 25 juillet dernier, indiquant que «le mouvement n’a pas fait de révisions même après l’hémorragie des départs et des démissions massives qu’il a connus il y a quelque temps.»

«Le mouvement Ennahdha s’est transformé en un simple groupe de personnes entourant Rached Ghannouchi», a insisté l’ancien ministre.

Concernant les déclarations de Ghannouchi, dimanche, qualifiant les responsables de la sécurité de «taghout» (tyrans), un terme cher aux islamiste radicaux, et parlant de l’imminent retour de l’Assemblée, dont les travaux ont été gelés le 25 juillet dernier, Hammami a affirmé que «cela ne surprend pas de la part Ghannouchi, qui persiste dans l’erreur et vit dans un état de déni et de rupture avec la réalité», c’est-à-dire la réalité de l’après le 25 juillet.

L’ancien dirigeant du mouvement islamiste a aussi souligné que l’«Assemblée dans sa forme précédente ne reviendra plus», expliquant que la Tunisie se dotera d’un nouveau parlement après les prochaines élections législatives.

Quant à ce que les opposants au président de la République, Kaïs Saïed, font circuler à propos de sa prétendue «tendance à la dictature», Hammami a affirmé qu’il fait, personnellement, confiance à Saïed, qu’il qualifie d’«intègre et sincère», considérant que le chef de l’Etat «ne peut être un dictateur ou constituer une menace pour les libertés.»

En revanche, Hammami a déploré l’absence des questions économiques et sociales dans les priorités du chef de l’Etat, en précisant qu’il n’y a pas eu d’évolutions positives dans ces deux dossiers brûlants, une analyse que partagent de nombreux analystes et observateurs.

S. B.

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