Les mauvaises nouvelles sur l’état de santé de l’économie de notre pays ne se comptent plus. Chaque jour de la semaine, chez nous et à l’étranger, on vient nous rappeler que le passage devant le Club de Paris serait une éventualité quasiment obligatoire –et ce serait dans un très proche avenir. Aujourd’hui, c’est la Morgan Stanley qui vient nous rappeler à l’ordre.
Cette banque américaine, basée à New York, est venue nous dire que la maison-Tunisie et que, selon toute vraisemblance, il n’y aurait pas de pompiers pour éteindre l’incendie. Il n’y aurait que des pyromanes ou des constitutionnalistes obsédés par le jeu de la torsion de cou des textes de loi et la promulgation de décrets présidentiels.
Dans une déclaration obtenue par Reuters, la Morgan Stanley dit clairement que le souffle de l’économie tunisienne sera coupé définitivement et que la Tunisie rendra l’âme –d’ici 2023–, si les yeux doux des négociateurs tunisiens ne parviennent à convaincre le Fonds monétaire international (FMI) à repêcher une fois encore la Tunisie.
Manifestement, un autre clou dans le cercueil de la Tunisie morte de mort lente depuis octobre 2011, date à laquelle les Nahdhaouis ont pris le pouvoir pour ne plus en être dessaisis, vient d’être planté. Maintes et maintes fois, par le passé, nos experts nationaux, les observateurs étrangers, nos bailleurs de fonds, les institutions internationales et autres agences de notation ont averti les dirigeants tunisiens qui avaient la charge de diriger des affaires de notre pays.
Tous, sans exception –par incompétence, frilosité ou calculs politiques– ont préféré passer la grenade dégoupillée à celui qui prend la relève. On en est aujourd’hui au pire des scénarios : si un accord de prêt n’est pas conclu dans les plus brefs délais, le ciel tombera sur la tête des 12 millions de Tunisiens.
Selon Morgan Stanley la Tunisie «ne parviendra pas à décrocher un accord avec le FMI, cette année, étant donné que l’opposition politique aux réformes fiscales fait courir le risque de voir le gouvernement dans l’incapacité d’honorer ses engagements et de payer ses dettes».
Tenez-vous bien, il s’agit là d’une cessation de paiement. Vous entendez le mouton bêler: « Baa3, baa3! » Vous entendez certains créanciers nous dire « Nous voulons notre argent! » D’autres, moins infidèles à la Tunisie, qui nous tournent quand même le dos et nous répéter: « On a déjà donné. Que voulez-vous encore?« . Et d’autres, plus cyniques, nous balancent en plein visage: « On vous rachète votre prix Nobel de la paix 2015, deux ou trois gouvernorats dont vous ne voulez plus. Réfléchissez bien à cette offre et recontactez-nous. »
M. Chahla
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