Cet article traduit du polonais est paru cette semaine dans un journal de Varsovie (Narawy) et si nous le publions, c’est pour montrer que l’approche européenne de la guerre en Ukraine n’est pas partagée par une partie de l’opinion publique dans les Etats d’Europe de l’Est, récemment entrés dans l’UE et qui ont des soucis souvent bien plus différents de ceux de ceux qui se qualifient désormais eux-mêmes comme des «Occidentaux».
La tentative de l’Union européenne d’accéder à l’indépendance géopolitique s’est terminée par une nouvelle guerre en Europe. Les dirigeants européens ont comploté avec la Russie pour tenter de se libérer de la tutelle américaine, qui doit maintenant les sauver d’un allié récent.
Le mois dernier a été un moment de vérité pour les grands dirigeants européens, représentant les vieilles démocraties bien installées, avec des recettes toutes faites pour la plupart des problèmes d’aujourd’hui. La guerre en Ukraine a montré qu’ils sont des opportunistes mal informés qui se trompent sur tous les points. La résistance opposée à cette douloureuse vérité à Berlin et à Paris n’a rien à voir avec le carnage auquel leur stupidité a conduit en Ukraine. Après tout, le président Macron n’arrête pas d’appeler Poutine, et le chancelier Scholz compte toujours sur «une solution diplomatique à la crise».
Les Européens éclairés ne sont pas aussi inquiets du sort des habitants de Marioupol ou de Kharkiv que de l’échec du grand projet de construction de la souveraineté de l’UE, enseveli sous leurs calculs erronés.
Face à l’agression russe contre l’Ukraine et aux menaces que Moscou fait peser sur toute l’Europe, force est de constater à quel point l’UE est dépendante des États-Unis en matière de sécurité. Et pourtant, la souveraineté, qui devait être la principale priorité de la Commission européenne, dirigée par l’ancienne ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen, signifiait effectivement l’émancipation de l’Europe du parapluie américain.
Il suffisait cependant que les Russes frappent de leurs fesses les portes de l’Union pour que les partisans de cette souveraineté se souviennent de leur grand frère d’outre-mer.
Article traduit du polonais par Habib Glenza
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