La descente en enfer de l’économie tunisienne, entamée en 2011, se poursuit sans que les autorités ne mettent en route les correctifs nécessaires. Le signe le plus significatif de cette implacable chute, la monnaie nationale, le dinar qui ne cesse de perdre de sa valeur, grossissant au passage tous les déficits dont souffrent les finances publiques. D’où l’inflation, la hausse des prix et la perte de pouvoir d’achat dont se plaignent les citoyens.
La valeur de 1 dollar américain a en effet dépassé, le 7 avril 2022, la barre symbolique des 3 dinars à 3,00317, alors qu’il s’échangeait à 2,99854 dinars le 6 avril et 2,77868 le 7 avril 2021, a indiqué la Banque centrale de Tunisie (BCT) dans son quotidien monétaire. et indicateurs financiers.
Quant on sait que jusqu’aux années 1980, 1 dinar valait plus que 3 dollars américains, on mesure l’ampleur de la perte de valeur que notre monnaie nationale a subi, lentement mais sûrement, au cours des 30 dernières années, en raison de la mauvaise gestion des politiques économiques et monétaires.
Et cette dépriation du dinar tunisien par rapport au dollar s’est accélérée ces derniers mois. En novembre 2021, le taux de change du dinar tunisien s’est déprécié de 1,1% par rapport au dollar américain.
Cela est dû à «la guerre russo-ukrainienne et à la normalisation progressive de la politique monétaire américaine», a commenté l’économiste Aram Belhaj, cité par l’agence Tap.
«La BCT a récemment connu de sérieuses difficultés en raison de la hausse des taux d’inflation, de la baisse des réserves de change, de la pression exercée sur le gouvernement pour financer le déficit budgétaire et du faible taux de croissance économique», a-t-il expliqué.
I. B.
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