Khalil Zaouia : «N’enfermons pas les Tunisiens dans une dichotomie Ennahdha-Kaïs Saïed!»

Le président du Forum démocratique pour le travail et les libertés (Ettakatol), Khalil Zaouia, a dénoncé ce qu’il considère comme «des tentatives d’enfermer les Tunisiens dans une dichotomie politique entre le président de la république et le mouvement Ennahdha et ses alliés, en plus du parti issu de l’ancien système, à savoir le Parti destourien libre (PDL)».

Intervenant au cours d’une réunion consultative avec des représentants du Courant démocrate (Attayar) et du Parti républicain (Al-Joumhouri) et un certain nombre de militants de la société civile et de personnalités indépendantes, tenue dimanche 15 mai 2022 à Jendouba, dans le nord-ouest tunisien, Khalil Zaouia a estimé que l’ère des projets politiques bâtis sur ce qu’il qualifie d’«idéologie primaire» s’est terminée et laissé la place aux projets basés sur ce qu’il appelle «l’idéologie supérieure», celle de l’intérêt national fondé sur ce qui rassemble, selon ses dires.

M. Zaouia a souligné, dans une déclaration à l’agence Tap, la convergence de vues entre les partis Ettakatol, Attayar et Al-Joumhouri sur les orientations économiques et sociales, ajoutant que les trois partis sont «convaincus que la Tunisie est prête pour une alternative sociale démocratique et un horizon politique, économique et social stable qui mette fin aux instabilités et aux échecs du pouvoir».

Tout en mettant en doute la volonté du président de la république, Kaïs Saïed, de conduire un dialogue national incluant toutes les forces vives du pays, qui ont souvent réclamé ce dialogue comme solution à la crise étouffante actuelle ayant touché les plans politique, économique et social, ainsi que les relations extérieures, les participants à la rencontre de Jendouba ont exprimé leur détermination à «mettre fin à l’état de division et de dispersion qui a clairement contribué à alimenter les discours de haine et est devenu un obstacle à l’investissement», et mis en garde contre «l’élargissement du cercle de la colère» des citoyens et ses conséquences dangereuses.

Larbi Jelassi, le représentant d’Attayar, a estimé, pour sa part, que les Tunisiens ont aujourd’hui besoin d’un programme économique et social qui passe par un nouveau modèle de développement consacrant la justice sociale et l’équité entre les régions, une meilleure gestion des ressources nationales et la création d’alternatives susceptibles de résoudre les difficultés ou, au moins, de les atténuer.

Afef Daoud, expert en affaires économiques et présidente du Conseil national du parti Ettakatol, a estimé, quant à elle, que la question que se pose aujourd’hui le citoyen tunisien porte principalement sur la manière de sortir de la crise sociale et économique actuelle, «loin des décisions populistes qu’il considère comme une marchandise avariée.»

I. B.

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