Sami Tahri, a affirmé aujourd’hui, dimanche 12 juin 2022, que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ne soutient pas le Front du salut national (FSN), qu’elle a des revendications purement économiques et sociales, et que les négociations avec le gouvernement sont bloquées, ajoutant que les autres agendas ne concernent pas le syndicat, selon ses termes.
Le secrétaire général adjoint de l’UGTT, qui présidait un séminaire des cadres syndicaux à Gafsa, a déclaré : «Le Front national du salut ne peut pas sauver la Tunisie, Il va plutôt approfondir sa crise, la pousser à l’affrontement et à la division, et œuvrer pour la création d’un État parallèle, et cela nous ne l’accepterons pas.»
Le FSN, créé et dirigé par Ahmed Nejib Chebbi, regroupe les partis qui étaient au pouvoir avant la proclamation des mesures exceptionnelles par le président Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021, à savoir Ennahdha, Qalb Tounes et Al-Karama.
Tout en affirmant que la grève du secteur public décidée par l’UGTT pour le 16 juin courant n’a aucun caractère politique, Sami Tahri a ajouté : «Si la centrale syndicale veut une grève politique, elle n’aurait pas peur de la décider».
Le dirigeant syndical, qui croit ainsi répondre aux critiques adressées à l’UGTT, selon lesquelles elle se mêle de plus en plus de politique et s’éloigne de sa mission première, ne fait que donner raison à ces derniers par le ton provocateur de sa déclaration. Sa phrase citée ci-haut peut en effet être traduite comme suit : «Si l’UGTT veut faire de la politique, personne ne l’en empêchera». Et ce n’est pas la meilleure façon pour faire taire les critiques, au contraire.
I. B.
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