La grève générale dans le secteur public a commencé aujourd’hui, jeudi 16 juin 2022, 00h00, à l’appel de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui soumet les autorités à un véritable bras-de fer pour lui montrer de quel bois elle se chauffe.
Commentant la possibilité pour le gouvernement de recourir à la réquisition des travailleurs pour garantir les services minimums aux citoyens, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Slaheddine Selmi, a déclaré à Shems FM, comme pour prouver la qualité du tissu dont il est fait: «Celui qui aime la réquisition peut la faire infuser et la boire», comme si la mise à l’arrêt de nombreux services publics, notamment le transport public (aéroports, ports, gares…) pouvait être drôle.
M. Selmi a fait cette déclaration alors qu’il supervisait lui-même le lancement de la grève générale à l’aéroport de Tunis-Carthage, où tous les vols prévus pour aujourd’hui ont pratiquement été annulés.
On laissera les Tunisiens, ou les plus responsables d’entre eux, deviner les pertes énormes subies par les contribuables à cause de cette grève, qui plus est en pleine saison de reprise des activités touristiques.
Grisé par le pouvoir grandissant de son organisation, qui voit des dirigeants politiques se prosterner comme de minables larbins aux pieds de ses dirigeants, en faisant fi des intérêts supérieurs de la nation, M. Selmi a cru devoir rappeler à l’occasion de cette grève l’importance du secteur des transports et son impact sur la vie des gens, tout en se félicitant que l’arrêt du travail ait été un succès. Un succès ? Sur qui ? Sur quoi ?
Si mettre la Tunisie à genou peut être considéré comme une prouesse, on peut affirmer sans crainte de se tromper que l’UGTT est en train d’y arriver, avec la complicité active d’une classe politique lâche, irresponsable et opportuniste que les Tunisiens de bonnes raisons de mépriser. Une classe politique déjà vomie par une majorité de citoyens…
Imed Bahri
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