Sana Ben Achour, présidente de l’ONG Beity, a mis en garde contre les risques découlant du projet de constitution soumis par le président Kaïs Saïed au référendum du 25 juillet courant.
«Ce projet favorise l’instabilité politique en Tunisie, tout comme il menace l’Etat civil et la social-démocratie», a averti la professeure de droit constitutionnel, en réitérant son opposition à ce projet et en appelant à une large mobilisation de la société civile contre son adoption.
Mme Ben Achour parlait lors d’un forum de la société civile sur le projet de constitution, jeudi 14 juillet, où tous les participant(e)s étaient unanimes à dire que le texte présenté représente «un réel danger pour l’Etat civil, les droits et libertés et les acquis des femmes, et une consécration du régime autocratique».
Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Yassine Jlassi, a appelé à rejeter le projet de constitution, le qualifiant de «texte liberticide», qui ne garantit pas l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Pour sa part, la présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) Neila Zoghlami a estimé que ce projet «saborde l’Etat civil et met en péril les droits et les libertés, à l’heure où chacun aspire à instaurer un Etat d’égalité, de dignité, de justice et de développement pour tous sans exception».
Le président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) Abderrahmen Hedhili a exprimé son mécontentement face à la situation économique et sociale du pays, exhortant le gouvernement à prendre des mesures urgentes et efficaces «pour éviter le pire».
Le forum, organisé à l’initiative du FTDES, de l’ATFD et du SNJT, a été marqué par la présence d’une foule de spécialistes du droit constitutionnel.
I. B. (avec Tap).
Donnez votre avis