La justice vient de condamner un radiologue, un médecin réanimateur et un technicien anesthésiste d’une clinique aux Berges du Lac, reconnus coupables d’une erreur médicale ayant coûté la parole et l’usage des jambes et des mains de la petite Meriem qui est atteinte d’infirmité motrice cérébrale (IMC) , et dont la maman Ibtissem Jebali Dogui n’a jamais baissé les bras pour que justice soit faite.
Huit ans après un long combat au quotidien et une bataille judiciaire sans relâche, la maman se réjouit de se verdict, estimant que toute erreur doit être reconnue et sanctionnée : «Nous avons gagné l’affaire en cassation et bien que cela ne refera pas marcher ma fille, cela servira d’exemple et je sais que désormais chacun fera plus attention ou à défaut assumera son erreur et prendra les mesures nécessaires», a-t-elle indiqué, ce vendredi 15 juillet 2022, dans une déclaration à Kapitalis, en précisant avoir reçu le jugement définitif avant-hier, condamnant les accusés à 6 mois de prison.
Ibtissem Jebali Dogui, qui a fait de ce combat celui de sa vie, se dit heureuse que la justice ait reconnu coupables ceux qui durant 8 ans ont nié les faits et n’ont jamais ni reconnu ni assumé leur erreur, laissant Meriem et sa maman faire face seules à d’innombrables conséquences, ayant necessité plusieurs interventions chirurgicales et des soins au quotidien.
«Je remercie tous ceux qui ont été à mes côtés durant ces 8 longues et difficiles années. Ceux qui ont cru en mon combat, à l’instar de Me Yosr Hamid, l’avocate dont l’engagement et le professionnalisme ne sont plus à démontrer ainsi qu’au juge juste et équitable qui a rendu justice à ma fille», a-t-elle ajouté.
C’est ainsi un grand jour pour cette mère courage qui avait médiatisé en 2015, par le biais de Kapitalis, cette affaire, en racontant le drame de sa fille, entrée sur pieds à la clinique pour une IRM suite à une pneumonie et qui a perdu conscience lorsque l’anesthésiste l’a piquée et a sombré dans un coma durant 31 jours.
A son réveil, Meriem a perdu la vue, la parole et l’usage des ses jambes et de ses mains.. Depuis elle a retrouvé partiellement la vue, mais ayant été atteinte d’une infirmité motrice cérébrale, elle fait face à de nombreux handicaps et troubles.
Meriem est une enfant comme les autres, qui aime rire et jouer mais qui est dépendante et a besoin d’une présence en permanence et sa maman se consacre pleinement aux soins médicaux de sa fille, pour l’aider à retrouver les gestes quotidiens et la soulager, et qui sait peut-être, un jour, la voir quitter son fauteuil roulant et se remettre sur pieds, courir et danser… tout simplement comme les enfants de son âge.
Yûsra Nemlaghi
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