Quelques minutes après l’annonce des résultats préliminaires à la sortie des urnes du référendum, par Sigma conseil (92,3% de oui et 7,7% de non), le président de la république, Kaïs Saïed, s’est déplacé au cœur de Tunis, à l’avenue Habib-Bourguiba, pour fêter cette victoire obtenue… au jeu qu’il a créé avec ses propres règles.
Interrogé, par Mosïque FM, sur ce qu’il pense de ceux qui ont choisi de boycotter le référendum (le taux de participation a été inférieure à 28% selon l’Isie), Saïed a répondu que ceux-ci sont libres, mais qu’ils auraient pu y participer et voter «non».
L’objectif du boycott, qui consiste à refuser de donner de la légitimité au projet de constitution de Saïed, n’est donc visiblement pas reconnu en tant que tel par ce dernier, qui a apparenté intentionnellement cette position à celle des électeurs qui votent «non».
Saïed a également déclaré, dans la même interview, que ceux qui ont boycotté le référendum devront «assumer leur responsabilité» et qu’il représentent, de toute façon, «une petite proportion», tout en insinuant que les personnes qui sont sorties dans les rues aujourd’hui pour fêter les résultats prouvent le contraire. Bref, Saïed a aussi été fidèle à lui-même : populiste.
C. B. Y.
Donnez votre avis