La Tunisie cherche à créer sa propre agence spatiale, a déclaré, jeudi 25 août 2022, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moncef Boukthir. Vit-il avec nous dans cette même Tunisie qui a du mal à mobiliser les financements nécessaires à ses importations d’énergie et de céréales ? (Illustration: Moncef Boukthir).
Cette agence n’est pas un projet urgent : elle est encore à la phase d’idée qui fait son chemin dans les méandres de l’administration publique. Espérons qu’elle ne se perdra pas en chemin.
Le ministre, qui était visiblement dans une bulle ou sur un nuage, s’exprimait lors d’une table-ronde sur le thème «Activités spatiales en Afrique : défis et opportunités», organisée dans le cadre des événements scientifiques parallèles de la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 8) qui se tiendra à Tunis le 27 et 28 août.
Un projet d’agence spatiale tunisienne est déjà à l’étude par des ingénieurs spécialisés dans ce domaine, a annoncé le ministre. Et d’ajouter : «La Tunisie possède tous les atouts techniques et scientifiques qui lui permettent d’accéder au monde des technologies spatiales.»
L’effet d’annonce est visiblement recherché par M. Boukthir qui a déclaré que cet événement continental est une opportunité pour la Tunisie, qui pourra ainsi renforcer ses capacités de réseautage avec les pays africains qui ont des projets, achevés ou en cours, pour la création d’une agence spatiale. C’est aussi l’occasion de découvrir les savoir-faire japonais et africains dans ce domaine.
Pour le ministre des Technologies de la communication, Nizar Ben Néji, un cadre juridique et institutionnel approprié doit être mis en place pour gérer et réglementer efficacement l’espace national afin d’attirer les investissements dans ce domaine porteur.
La technologie spatiale est utile pour développer des bases de données précises et actualisées, qui permettent de prendre des décisions adéquates en termes de développement, y compris les ressources naturelles, la protection et la gestion de l’environnement, et le suivi de la sécurité alimentaire.
M. Ben Néji a également rappelé que le continent africain est actuellement confronté à des problèmes urgents, tels que l’impact du changement climatique, la pénurie d’eau, la pénurie d’énergie, le stress environnemental et la crise alimentaire, qui affectent les citoyens, les entreprises et le continent en général.
Face à tous ces défis, la fourniture d’informations géo-référencées cohérentes, fluides et opportunes est une exigence essentielle pour une politique et une stratégie coordonnées, a encore déclaré le ministre.
I. B. (avec Tap)
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