Des incidents ont eu lieu, hier soir, dimanche 25 septembre 2022, entre des forces de sécurité et un groupe de jeunes manifestants dans la ville de Mornag à Ben Arous (banlieue sud de Tunis), où une présence de sécurité était remarquable toute la journée.
Les forces de sécurité ont utilisé le gaz lacrymogène pour disperser les manifestants présents sur le long de l’artère principale de la ville et qui ont bloqué la rue et incendié des pneus. Selon des témoins sur les lieux, les manifestants ont scandé des slogans portant sur des revendications sociales : chômage, cherté de la vie, dégradation des services sociaux, absence d’horizon pour les jeunes…
L’élément déclencheur de ces manifestations a été un drame dont cette même ville de Mornag avait été récemment le théâtre : un vendeur ambulant de fruits s’y était en effet suicidé, la veille, par pendaison.
Des sources concordantes avaient affirmé que le jeune homme avait commis son acte désespéré suite à la saisie de sa balance par la police municipale, rappelant le drame de Mohamed Bouazizi, qui s’immola par le feu, le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid, déclenchant l’étincelle des révolutions arabes.
Samedi, le ministère de l’Intérieur, dans une volonté de minimiser les faits, expliqua que l’enquête se poursuivait, en coordination avec le ministère public, pour révéler les dessous du suicide du jeune vendeur, qui, d’après les premiers éléments de l’enquête, avait des problèmes familiaux aigus, contrairement à ce qui avait été véhiculé sur les réseaux sociaux concernant les raisons de son suicide, souligne le ministère de l’Intérieur dans son communiqué.
La victime exploitait un étalage anarchique, en dehors du marché municipal de Mornag et qu’elle a été sommée de régler sa situation avec les services municipaux qui se sont contentés de confisquer sa balance électronique, et ce le jeudi 22 septembre.
Le ministère avait, également, indiqué que cette démarche intervient en concrétisation d’une décision municipale interdisant les étalages anarchiques sur les cotés de l’avenue Hassen Hossni Abdelwahab, à Mornag.
Affaire à suivre
I. B. (avec Tap).
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