Alors que la Tunisie s’apprête à vivre une aventure électorale dont seul le président de la république Kaïs Saïed et les partisans de son projet autocratique voient l’urgence, la grogne sociale gronde dans les quartiers populaires où la pauvreté et la cherté de la vie, conjuguées à l’impuissance des pouvoirs publics, n’ont pas cessé de provoquer des accès de colère.
C’est dans ce contexte explosif qu’il faut situer les manifestations citoyennes, hier soir, dimanche 25 septembre 2022, au quartier de Douar Hicher, où habitait le président Saïed avant de rejoindre le palais de Carthage, relevant du gouvernorat de La Manouba (Grand Tunis), dans la banlieue ouest de Tunis, pour protester contre la hausse continue des prix et revendiquer le développement, l’emploi et l’amélioration des conditions de vie.
Les protestataires qui se sont rassemblés devant l’hôpital local de la région, après avoir sillonné ses principales artères, ont brûlé des pneus, scandant des slogans, dont principalement, «Emploi, liberté et dignité nationale» et appelant les autorités centrales et régionales à donner suite à leurs revendications, constate l’agence Tap.
Dans un mot prononcé au début de la manifestation, le coordinateur du Mouvement contre la marginalisation sociale, Ali Bouzouzia, a souligné que leurs revendications ne sont aucunement politiques et sont purement sociales. Ils restent les mêmes depuis décembre 2018, date de création du mouvement de protestation, sans qu’aucune suite ne leur soit donnée.
Toujours selon lui, les familles pauvres de la région revendiquent essentiellement des emplois pour les chômeurs, des carnets de soins, des autorisations d’exploitation des locaux de vente de tabac, des autorisations d’exercice du transport public routier non régulier (transport collectif), l’amélioration des habitas sociaux, l’amélioration des services sanitaires et l’attribution de lotissements agricoles aux jeunes chômeurs de la région.
Le Mouvement contre la marginalisation sociale de Douar Hicher a été crée en 2018. Il organise, depuis cette date, des manifestations pour revendiquer l’amélioration des conditions de vie dans cette région. Ses manifestations sont devenues plus fréquentes ces derniers mois, parallèlement à la détérioration de la situation sociale dans le pays.
I. B. (avec Tap).
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