Abir Moussi a déclaré avoir pris connaissance de la constitution du califat que Hizb Ettahrir avait présentée à Khomeiny pendant la révolution iranienne, en lui disant : «Si vous mettez cette constitution en place, nous vous nommerons calife des musulmans.» Elle a ajouté qu’elle a trouvé des ressemblances entre cette constitution et celle récemment promulguée par Kaïs Saïed.
Le président de la république «veut mettre en place en Tunisie, sous le couvert du système présidentiel, la constitution du califat», a déclaré la présidente du Parti destourien libre (PDL), qui intervenait aujourd’hui, mercredi 28 septembre 2022, dans la Matinale de Shems FM. Elle faisait allusion à la référence à la chariaâ comme source de législation.
Mme Moussi a aussi souligné que le système présidentiel en tant que tel n’a rien à voir avec celui que Saïed veut établir en Tunisie, car «le système présidentiel prévoit les partis, la représentation démocratique et des structures de contrôle», laissant entendre que le système mis en place par M. Saïed ne comprend rien de tout cela, puisque le parlement y joue un rôle de pure figuration, que les partis y sont complètement marginalisés et que le président de la république contrôle tout dans l’Etat et n’est responsable de rien devant aucune instance, ni pendant ni après son mandat.
«Le changement a lieu dans le cadre des cadres réglementaires, et non par l’accaparement et la force», a déclaré Mme Moussi, qui estime que le président Saïed, en proclamant les «mesures d’exception» et en prenant toutes ses décisions par la suite (constitution, lois électorales, etc.) par de simples décrets présidentiels, a imposé son pouvoir total par la force et de manière illégale.
I. B.
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