La chambre d’accusation spécialisée dans les affaires de terrorisme près le tribunal de première instance de Tunis a confirmé la décision du juge d’instruction de maintenir en liberté 39 accusés, dont le président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi et son second, Ali Larayedh, suite à un appel du parquet.
C’est ce qu’a déclaré Habib Torkhani le porte-parole de la cour d’appel à l’agence Tap, jeudi 13 octobre 2022, en précisant que les demandes de libération de deux autres prévenus placés en garde à vue dans la même affaire relatives aux «réseaux d’envoi des jeunes Tunisiens dans des foyers de tension» ont été rejetées sur la forme et sur le fond.
Le porte-parole de la cour d’appel de Tunis avait déclaré, le 29 septembre, que 820 personnes avaient été officiellement mises en examen dans l’affaire en question, dont des personnalités politiques. Le même jour, le juge d’instruction chargé des affaires de terrorisme décida de maintenir en liberté 39 des prévenus. Ce qui donne une idée, à la fois, de l’ampleur prise par l’affaire par le nombre de personnes auditionnées et de la légèreté des éléments versés dans le dossier, notamment ceux relatifs à l’accusation des dirigeants islamistes qui sont maintenus en liberté.
Si la responsabilité politiques des Ghannouchi, Larayedh et les autres n’est plus à prouver dans la montée de la violence terroriste attribuée aux extrémistes religieux, on a l’impression que le dossier d’accusation n’autorise pas le juge d’instruction à poursuivre son enquête en gardant ces derniers en état d’arrestation. Et qu’au final, ce seront des seconds couteaux qui payeront pour tout ce beau monde.
I. B.
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