Les Tunisien(ne)s se marient de moins en moins

Le phénomène n’est pas anodin ni fortuit et ses causes doivent être recherchées et expliquées : le nombre de contrat de mariage a enregistré une baisse remarquable durant les cinq dernières années (2016-2020) en Tunisie.

Selon l’Institut national de la statistique (INS), qui a publié cette statistique, le nombre de contrats de mariage enregistré dans notre pays est passé de 198125 en 2016 à 65630 en 2020, soit une baisse énorme de 33%.

Selon le bulletin annuel de statistiques de l’INS, l’année 2020 a enregistré une baisse du nombre de contrats à 65630 contre 83105, en 2019, soit une baisse annuelle estimée à 21%.

Cette baisse a été suivie par une autre du nombre des naissances durant la période indiquée, estimée à 20,6%.

Le nombre des naissances a en effet baissé de 219400 en 2016 à 174100 en 2020, ce qui aura un impact sur le vieillissement de la population après la fin de la période de transition démographique en 2010.

Pour revenir à la baisse du nombre de mariages, et outre les causes démographiques habituelles, il faut aussi considérer les aspects sociaux et économiques, de plus en plus prépondérants, car les jeunes font des études plus longues, accèdent plus tardivement au marché de l’emploi et sont pour la plupart confrontés aux problèmes de la précarité financière, ce qui ne les incite pas à convoler en juste noces, au risque de se retrouver aussitôt après face à des problèmes financiers inextricables, eu égard la cherté de la vie (loyer, transport, etc.) et de la baisse du pouvoir d’achat. Ce qui explique, d’ailleurs, la hausse concomitante du nombre de divorces qui n’a jamais atteint des taux aussi élevés : 17.306 divorces prononcés par la justice en 2018-2019, contre 16.750 en 2017-2018, 16.452 en 2016-2017, 15.632, en 2015-2016 et 14.982 en 2014-2015. En hausse continue…

Par ailleurs, et face aux nouvelles conditions de vie imposées par la situation socio-économique du pays, plusieurs jeunes préfèrent opter pour l’union libre, les liens du mariage étant devenus très contraignants, socialement et financièrement.

I. B.

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