Alors que la hausse des prix des céréales sur le marché mondial et les difficultés d’approvisionnement provoquées par la guerre russo-ukrainienne font peser une menace de crise alimentaire dans le monde, la Tunisie, qui importe près de 40% de ses besoins en blé tendre et orge, démarre plutôt mal sa saison des grandes récoltes.
En effet, et à l’orée de la saison des semences, alors que les grandes pluies d’automne se font attendre et que l’on commence à craindre une année marquée par la sécheresse, les agriculteurs dans différentes régions du pays se plaignent du manque d’engrais, les quantités qui leur ont été fournies jusque-là atteignent à peine 22% des besoins dans plusieurs régions.
Par ailleurs, les semences, et notamment les variétés les plus prisées par les agriculteurs pour leurs qualités intrinsèques, en termes de rentabilité et de résistances aux aléas climatiques, ne sont pas elles non plus disponibles en quantités suffisantes pour garantir un bon démarrage de la saison des grandes cultures. Ce qui, on l’imagine, fait peser une menace sur la récolte à venir.
Pour ne rien arranger, selon l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), le problème de la rareté des semences sur le marché et de la hausse de leurs prix ne concerne pas seulement les céréales mais aussi d’autres importantes cultures dont dépend l’alimentation des Tunisiens, comme les pommes de terre. Et pour cause : la supposée «guerre contre la spéculation» menée tambour battant et de manière anarchique par l’administration publique contre les supposés spéculateurs a obligé certains opérateurs du secteur à se débarrasser de leurs stocks et à vider leurs dépôts pour ne pas avoir à subir des poursuites judiciaires sur la base de la fameuse «Circulaire n°2 du 11 mars 2022, portant sur la lutte contre les crimes de monopole, la spéculation des produits subventionnés et de base, l’augmentation des prix, le chevauchement des canaux de distribution, les crimes douaniers, les crimes de contrebande et autres, et l’élimination appropriée des produits confisqués».
I. B.
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