L’ancien député Hatem Mliki a déclaré que, malgré la crise, le peuple tunisien ne sortira pas pour manifester contre le pouvoir ni aux côtés de l’opposition, à cause de l’échec aussi bien du président de la république que de ceux qui s’opposent à ses politiques. Vidéo.
Intervenant dans l’émission ‘‘Grand Débat’’, samedi 5 novembre 2022, sur Shems FM, Mliki a expliqué que les problèmes des Tunisiens ne sauraient plus être réglés dans le cadre classique d’un débat entre pouvoir et opposition ni par des élections, au point que le peuple envisage désormais des solutions individuelles aux problèmes qu’il vit et ne pense plus du tout à des solutions collectives, et c’est là un changement grave, qui menace, selon lui, l’unité du pays.
Hatem Mliki a, par ailleurs, souligné que le président de la république, Kaïs Saïed, n’est pas habilité à diriger et ne possède pas les aptitudes minimales pour la conduite d’un État, tout en appelant ce dernier à abroger le décret n° 117, promulgué le 22 septembre 2022 et en vertu duquel il a mis la main sur tous les leviers du pouvoir en Tunisie. Il l’a appelé aussi à s’entendre avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et l’Union tunisienne de l’industrie, le commerce et l’artisanat (Utica) pour former un gouvernement chargé de mettre en œuvre un programme de réformes dans un délai de deux ans.
«Il n’a pas réussi à régler les problèmes du pays et il n’y a aucun mal à ce qu’il le reconnaisse et cède le pouvoir exécutif à un gouvernement à même de régler ces problèmes. Nous ne lui demandons pas de céder le pouvoir, mais seulement les rênes de l’exécutif», a déclaré Mliki.
L’invité de Shems FM a ajouté que le président de la république est également tenu de tenir des élections présidentielles et législatives en 2024, tout en désignant un comité chargé d’élaborer une constitution basée sur un système présidentiel démocratique, laissant entendre que la constitution promulguée il y a deux mois par Kaïs Saïed n’est ni présidentielle ni démocratique, un point de vue partagé par beaucoup de dirigeants politiques, d’acteurs de la société civile et d’experts en droit constitutionnel.
I. B.
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