Le président de l’Association des jeunes magistrats Mourad Messaoudi a dénoncé le non-respect , par les autorités, de la décision du Tribunal administratif (TA) relative à la suspension de la révocation de plusieurs juges, en affirmant que les concernés vivent dans des conditions déplorables, dit-il.
Intervenant lundi 7 novembre 2022 sur Jawhara FM, Mourad Messaoudi a rappelé que la décision du TA est définitive et qu’aucun recours ne peut être lancé pour l’annuler, ajoutant que leur réintégration est un droit fondamental.
Le magistrat a même qualifié l’opposition à la décision du Tribunal administratif de «crime», tout en appelant à la réintégration des concernés.
Rappelons qu’en août dernier, le TA avait décidé de répondre favorablement à la demande de 49 sur les 57 juges, en suspendant leur révocation décidée, en juin par le président de la république Kaïs Saïed.
De son côté, le ministère de la Justice leur a versé les indemnités de licenciement, ce qui laisse comprendre que leur révocation est définitive du côté des autorités, sachant que selon la même source, les juges révoqués font aussi l’objet de poursuites pénales.
Ce conflit a engendré une grève des juges, qui a été suspendue d’un commun accord avec les structures judiciaires après plus de 3 semaines. Certains magistrats avaient, quant à eux, observé une grève de la faim….
Notons que certaines parties avaient favorablement accueilli la révocation des 57 juges, estimant qu’une réforme de la justice était nécessaire, d’autant que plusieurs parmi eux ont commis des dépassements et des abus sans jamais être inquiétés. En revanche, plusieurs magistrats et autres parties avaient dénoncé une «décision injuste voire des règlements de comptes», avant d’appeler ensuite les autorités à exécuter les décisions du TA, estimant que celui-ci «a rendu justice aux juges après le scandale de la révocation par un simple décret présidentiel».
Y. N.
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