Me Mounir Baatour a déploré le refus de l’Ordre des avocats de Tunisie de lui remettre une copie de la mesure disciplinaire d’une suspension de 6 mois émise à son encontre en 2015 (suite à sa condamnation à 3 mois de prison pour homosexualité), qu’il désire transmettre à la Conférence Internationale des Barreaux (CIB) pour réclamer son annulation.
Le fondateur et ancien président de l’association tunisienne Shams, pour la dépénalisation de l’homosexualité et la défense des droits des LGBTQ+, désormais réfugié en France et qui exerce aux Barreaux de Marseille, a exprimé sa colère suite au refus émis par l’Ordre des avocats de Tunisie et son bâtonnier Hatem Mziou fraîchement élu, estimant que cette mesure disciplinaire est injuste et qu’il a été lésé à cause de son orientation sexuelle.
Par ce refus, Me Baatour estime que l’Ordre des avocats n’assume pas cette mesure disciplinaire et rappelle qu’il est de son droit de réclamer la copie de cette décision, qu’il souhaite faire annuler par la CIB, a-t-il indiqué dans une déclaration ce dimanche 20 novembre 2022 à Kapitalis, en rappelant qu’il a exercé la profession d’avocat en Tunisie pendant 25 ans et qu’il n’a jamais commis ni dépassement, ni abus… C’est donc pour le principe qu’il souhaite l’annulation de la mesure disciplinaire.
«J’exhorte les structures de la profession ainsi que les anciens bâtonniers à intervenir auprès de Me Hatem Mziou pour me délivrer une copie de la décision. Autrement cela sera considéré comme une atteinte à mes droits, notamment à l’accès aux motifs de ma condamnation», a-t-il indiqué, en ajoutant : «Honte a l’Ordre des avocats de Tunisie de ne pas faire la différence entre une faute pénale et une faute professionnelle et honte à lui encore d’entraver l’accès d’un avocat aux motifs de sa condamnation».
Mounir Baatour ne cache pas sa colère et ne comprend pas qu’il doive accepter d’être condamné pour son orientation sexuelle, et voit en cela une «homophobie flagrante», a-t-il dénoncé.
Et de conclure : «Oui je suis un avocat homosexuel mais je n’ai commis aucune faute professionnelle, durant 25 ans d’exercice de ma profession en Tunisie… Mon homosexualité relève de ma vie privé et n est pas une faute professionnelle !».
Y. N.
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