Tunisie : Le maire de Bizerte réagit à son limogeage par décret présidentiel (Vidéo)

Le maire de Bizerte Kamel Ben Amara a publié une vidéo dans la soirée de ce jeudi 1er décembre 2022, afin de réagir à son limogeage par décret présidentiel publié, ce jour, dans le Journal officiel de la République tunisienne (Jort).

Kamel Ben Amara élu en 2018 sur une liste du parti islamiste Ennahdha a indiqué qu’il s’attendait à cette décision en expliquant que depuis plus d’une année «on essaie d’avoir la mainmise sur la municipalité de Bizerte, tout comme sur tous les autres pouvoirs, notamment législatif et judiciaire», a-t-il dit.

Dans sa vidéo, il a affirmé l’existence de conflits entre la mairie et le gouvernorat ainsi que le ministère de l’Intérieur, en assurant que les choses se sont compliquées après qu’il ait refusé de décorer la ville à l’occasion de la fête de l’Évacuation.

Cette décision a été prise après une demande émise par les habitants, affirme le maire limogé. Suite à cela, il a reçu un questionnaire par le gouverneur de Bizerte, auquel il a décidé de ne pas répondre : «Le gouverneur n’est pas habilité à questionner un maire élu», a-t-il lancé.

D’autre part, Kamel Ben Amara a également estimé que la crise s’est approfondie après que la municipalité ait adressé à la France, via des avocats, une demande d’indemnisation pour les victimes de Bizerte de 1961, «ce que les autorités n’auraient pas apprécié»,, affirme-t-il.

«Pour tout cela il ont décidé de cibler le maire de Bizerte et ont pris cette décision alors que je me trouve à l’étranger. Je suis au Qatar pour soutenir mon pays et comme on dit, c’est le comble ! Bref, je veux m’adresser à mes enfants de la municipalité de Bizerte et à tous les Tunisiens et leur dire que ces comportements sont piteux», a-t-il encore lancé, en réaffirmant sa légitimité en tant que maire en attendant la réponse du tribunal administratif au recours en justice qu’il a décidé d’émettre pour faire annuler le décret relatif à son limogeage «qui pour l’heure, n’a aucune valeur… après c’est la justice qui tranchera».

Y. N.

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