L’Association tunisienne Damj pour la justice et l’égalité et Shams pour la dépénalisation de l’homosexualité et la défense des droits des homosexuels en Tunisie ont fermement dénoncé l’arrestation de 4 personnes de la communauté LGBTQI+, dont deux ayant été condamnées à la prison ferme, sur la base de l’article 230.
Les associations ont affirmé que les concernés ont également subi des maltraitance sur la base de leur orientation et leur identité sexuelles, en expliquant qu’une descente policière, en coordination avec le parquet, a été effectuée dans la nuit du 11 au 12 décembre 2022 dans une maison à Hammamet, où 4 jeunes amis habitent ensemble.
Cette descente a été faite sur la base de l’article 230, et uniquement parce que les jeunes qui y habitent sont «suspectés». d’homosexualité : «l’infâme article 230 du Code pénal tunisien, qui criminalise l’homosexualité et qui est contraire à la constitution et tous les accords internationaux signés par l’État tunisien»., dénoncent les associations.
«Arrêtés comme des criminels, ils ont été maltraités, humiliés et intimidés», dénoncent encore Damj et Shams, en affirmant même que Maya, transgenre, s’est fait raser les cheveux de force, et que la maltraitance s’est poursuivie au centre de détention à Bouchoucha.
Privés d’un procès équitable et présentés, le 21 décembre 2022, devant le tribunal de première instance de Grombalia, deux accusés ont été acquittés, un deuxième a écopé d’une peine d’un an de prison ferme, et un 3e a été condamné à la peine maximale soit 3 ans de prison : «3 ans de prison pour la jeune trans horrifiée, dans une prison pour hommes (Mornaguia), dans une cellule collective…!». s’inquiète Shams, qui estime que «la Tunisie reste un pays dangereux pour les #LGBT+ 🏳️🌈.».
De son côté, Damj a réclamé la libération immédiate des deux personnes emprisonnées, en dénonçant un procès injuste sur la base d’un article honteux et illégal et a également appelé la LTDH et l’Instance nationale de prévention de la torture à rendre visite aux détenus, et en particulier la communalité LGBTQ en prison, tout en tenant pour responsable la direction pénitentiaire, le ministère de la Justice et les autorités compétentes, de la sécurités des concernés.
Damj a par ailleurs rappelé que le test anal (ordonné par la justice pour vérifier la nature des pratiques sexuelles) est une atteinte à la dignité et une pratique contraire aux droits de l’Homme, qui s’apparente à de la maltraitance humaine et à de la torture.
Quant à l’Association Shams, elle a alerté les Institutions internationales sur les violations quotidiennes «contre les droits de l’homme en général et des minorités en particulier, en Tunisie».. De son côté le fondateur et ancien président de Shams, Mounir Baatour, qui est réfugié en France, a indiqué qu’après «cette énième violation des dispositions fondamentales du droit international, il va œuvrer auprès de l’Union européenne pour conditionner toute aide à la Tunisie par la dépénalisation de l’homosexualité»..
Y. N.
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