Moez Hadidane, expert tunisien en économie et marchés financiers, impute au président Kaïs Saïed la responsabilité du retard accusé dans la signature de l’accord de la Tunisie avec le Fonds monétaire international (FMI).
Cet accord, rappelons-le, est négocié depuis deux ans. Portant sur un prêt de 1,9 milliard de dollars à décaisser sur quatre ans, selon un accord préliminaire au niveau des experts, il devait être examiné par le conseil d’administration du FMI, le 19 décembre dernier, mais cet examen a été reporté sine die sans qu’aucune nouvelle date n’ait encore été fixée.
Dans une déclaration à l’agence Tap, Hadidane impute ce report aux déclarations contradictoires du président Saïed sur les réformes économiques envisagées par notre pays, notamment celles relatives à la levée des subventions et à la privatisation de certaines entreprises publiques, donnant l’impression de n’être pas en accord avec son gouvernement sur ces sujets alimentant la polémique et suscitant une forte opposition de la part de la puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT).
Selon l’expert, le FMI «exigera, cette fois ci, la signature du président Saïed en personne» au dessous de l’accord, afin que l’engagement de la Tunisie ne souffre aucune ambiguïté, comme ce fut le cas lors des précédents accords… dont les termes n’ont pas été respectés par notre pays.
L’accord Tunisie-FMI ne pourra en aucun cas être conclu avant le début des activités du prochain parlement, estime Hadidane, donc pas avant le mois de mars prochain, car l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a fixé la tenue du second tour des élections législatives pour le 29 janvier courant. «D’ici là, la Tunisie est capable de faire preuve de résilience. Cependant, elle ne sera peut-être pas en mesure de régler à temps certaines de ses dettes», précise Hadidane.
I. B.
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