Mustapha Ben Jaâfar, président de l’Assemblée nationale constituante (ANC, 2011-2014), estime que les résultats des élections législatives anticipées, qui ont enregistré un taux d’abstention de près de 90%, méritent d’être analysées par toutes les parties.
Intervenant dans la Matinale de Shems FM, aujourd’hui, mardi 31 janvier 2023, au lendemain de la publication des résultats des législatives anticipées perçus comme un camouflet pour le pouvoir en place et pour la classe politique dans son ensemble, Mustapha Ben Jaâfar a ajouté que le président de la république Kaïs Saïed doit respecter les principes de la démocratie, qui ne se résument pas seulement à la reconnaissance de l’autre, mais exigent qu’on l’écoute aussi dans sa différence.
Pour leur part, les partis politiques, et notamment ceux de l’opposition, ont besoin eux aussi de corriger leurs erreurs et d’effectuer de profondes révisions de leurs politiques et d’accorder plus d’intérêt aux problèmes économiques et sociaux et de proposer des programmes alternatifs, ajoutant que l’une des principales conditions du succès de l’initiative de salut national lancée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) consiste à éviter tout parti-pris en faveur d’une partie ou d’une autre, tout en y faisant participer toutes les forces politiques et de la société civile.
Le président de la république se doit également de rassembler les Tunisiens en se faisant aider en cela par les corps intermédiaires, de manière à mieux communiquer avec les citoyens, a aussi souligné M. Ben Jaâfar, ajoutant que la centrale syndicale a réussi à préserver son indépendance au cours des dix dernières années, la qualifiant d’organisation démocratique, qui a porté les revendications sociales, celles justement qui ont été négligées au cours de la dernière décennie au profit de l’élaboration d’une constitution consensuelle et des dossiers à caractère politique. «C’est l’erreur que commet aussi le pouvoir actuellement en place», a-t-il lancé par allusion au président Saïed qui a promulgué une nouvelle constitution et une nouvelle loi électorale et a organisé des législatives anticipées marquées par un taux de participation historiquement faible (11,4%).
I. B.
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