Il ne se passe pas une semaine sans qu’on convoque Rached Ghannouchi devant la police judiciaire ou le juge d’instruction pour répondre de diverses accusations… avant de le relâcher. A quoi sert tout ce carnaval ?
Selon le porte-parole du parti Ennahdha, Imed Khemiri, le président du mouvement islamiste et ancien président de l’Assemblée avant son gel puis sa dissolution par le président Kaïs Saïed, a reçu une nouvelle convocation pour comparaître demain, mardi 21 février 2023, devant la brigade d’investigation de la garde nationale à El-Aouina, pour être interrogé à propos d’une «affaire montée de toutes pièces», selon ses termes, et ce suite à une déposition faite par une personne dont le contenu n’est pas encore connu, a-t-il dit, ajoutant que cela s’inscrit dans le cadre du traitement sécuritaire des problèmes et des crises que vit le pays.
Imed Khemiri a parlé de «règlement de comptes» et de «montage de procès pour les opposants au putsch», par allusion à la proclamation de l’état d’exception par le président Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021, ajoutant que cette campagne est menée de manière ostentatoire, afin de «diffuser la peur dans la société».
«Le discours de diabolisation utilisé par le pouvoir pour diviser les Tunisiens et nuire à la vie politique et à l’action syndicale est dangereux, car il touche à la paix civile et appelle à la haine et à à la violence», a déclaré Imed Khemiri, cité par Mosaïque, en dénonçant aussi ce qu’il a appelé le harcèlement psychologique auquel est soumis le magistrat Bechir Akremi, surtout après son internement à l’hôpital psychiatrique Razi et l’empêchement de sa famille et des membres de l’Instance nationale de lutte contre la torture Tunisie de lui rendre visite pour s’enquérir de son état de santé et des conditions de son internement.
Béchir Akremi, rappelons-le, est accusé de manipulation de dossiers relatifs à des affaires terroristes dont il avait la charge quand il était procureur général de la république.
I. B.
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