La culture hors-sol aérologique pour faire face à la rareté de l’eau en Tunisie

La technique de culture hors-sol aérologique (ou hydroponique) est une alternative pour lutter contre la rareté de l’eau en Tunisie et assurer une agriculture durable, d’autant plus que l’expérience a montré l’efficacité de cette technique à plusieurs niveaux.

Le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), Noureddine Ben Ayed, a souligné, lors d’un atelier tenu mardi 28 février 2023 à Tunis, la réussite de cette expérience en Tunisie, à travers un projet pilote réalisé dans le gouvernorat de la Manouba.

Cette technique a permis des économies d’eau et d’énergie, tout en protégeant le sol contre la pollution et en limitant son exposition aux parasites et agents pathogènes,

a-t-il précisé, ajoutant que le taux d’économie d’eau pouvait atteindre 75% grâce à cette technique basée sur la réutilisation de l’eau plusieurs fois.

Ben Ayed a appelé toutes les parties concernées (ministère de l’Agriculture, Apia et banques) à renforcer l’utilisation de cette technique et à financer les agriculteurs et les jeunes investisseurs, soulignant que l’organisation ne ménagera aucun effort pour faire connaître cette technique et assurer sa diffusion auprès des agriculteurs et investisseurs.

Pour sa part, Bayrem Hamada, responsable au sein de l’organisation agricole en charge du projet de coopération internationale transfrontalière tuniso-italienne Intesa, a relevé que plusieurs expérimentations ont été menées dans le cadre de ce projet, à travers l’utilisation de cette technique, pour la production de tomates, maraîchage dans un système innovant d’agriculture durable, hors sol, dans le sud de l’Italie et dans le nord de la Tunisie.

Il a estimé que cette technique permet de garantir la sécurité alimentaire nationale, soulignant que la mise en culture d’une superficie de mille mètres carrés, à travers la culture aérologique hors-sol, permet de produire l’équivalent d’un hectare en agriculture traditionnelle.

Hamada a appelé l’administration générale des Douanes à accorder des facilités douanières et à alléger les droits de douane pour l’importation des équipements nécessaires à cette technique dont le coût oscille entre 80 000 et 90 000 dinars (pour une superficie de 1000 mètres carrés).

Il a indiqué que ces équipements, qui sont importés à 100%, peuvent être fabriqués en Tunisie, mais la bureaucratie administrative et le manque d’incitations restent des obstacles à la réalisation de cet objectif.

Le coordinateur technique du projet Intesa au sein de l’Utap, Slim Zouari, a indiqué que cette technologie est une mesure d’adaptation au changement climatique, notant que le secteur agricole consomme 80% des ressources en eau à un moment où la Tunisie souffre d’une pénurie d’eau, ce qui confirme la nécessité d’utiliser cette méthode.

Il a ajouté qu’il est possible d’adopter la culture hors sol aérologique des produits agricoles des serres hors-sol en général ce qui résoudra une partie du problème fourrager.

Zaouri a ajouté que cette technologie, qui consiste à installer des serres avec des canaux de distribution d’eau en plastique, contribue à atteindre l’autosuffisance, même au niveau familial, car elle peut également être utilisée dans les maisons.

Par ailleurs, Bayram Hamada a indiqué que ce projet prévoit d’organiser 6 sessions de formation sur des thèmes liés à l’aquaculture au profit des agriculteurs, des étudiants des lycées agricoles, des formateurs des centres de formation professionnelle et des jeunes entrepreneurs, précisant que chaque session de formation ciblera environ 40 participants.

D’après Tap.

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