Tunisie-Affaire de complot contre la sûreté l’Etat : le comité de défense répond au ministère public

Le comité de défense des détenus politiques dans l’affaire dite de complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat a réagi au communiqué du ministère public près du pôle judiciaire antiterroriste dans lequel de dernier innocente tous les diplomates étrangers accrédités en Tunisie cités dans les documents de l’affaire.

Réagissant dimanche 2 avril 2023 au communiqué publié la veille par l’agence Tap, ledit comité a rappelé que le ministère public a accusé les prévenus d’avoir «noué des contacts avec des agents d’un Etat étranger afin de porter atteinte aux intérêts de la Tunisie sur le plan diplomatique».  

Le comité à fait remarquer que «le ministère public est passé, en quelques semaines et à l’instigation du pouvoir exécutif, d’une position qui consiste à utiliser ces contacts pour justifier l’accusation lancée contre les dirigeants politiques à une autre qui consiste à innocenter les diplomates concernés pour préserver les intérêts du pays».

Le comité a aussi expliqué que «le ministère public a précisé dans son communiqué que ce sont les prévenus qui cherchent à faire accréditer que les diplomates étrangers les soutiennent, alors que c’est elle-même qui a impliqué les diplomates étrangers, qui plus est avec leurs noms et photos, dans les documents de l’affaire», ajoutant que «le ministère public fait aujourd’hui marche-arrière dans une tentative de rattraper les conséquences catastrophiques de son comportement irresponsable», selon ses termes.

Le comité a, par ailleurs, considéré «le silence total du ministère public durant près de deux mois après le début de la campagne des arrestations abusives et sa manière de se soustraire à son devoir d’éclairer l’opinion publique», ainsi que le fait de ne pas répondre aux preuves confirmant l’inanité des accusations lancées contre les détenus politiques concernés, reflètent «la tergiversation, l’hésitation et l’impuissance totale dans laquelle il se trouve de fournir la preuve attestant l’existence du moindre acte criminel», selon ses termes.  

«Les juges chargés de ce dossier travaillent dans une atmosphère marquée par la peur des décrets injustes et des menaces ouvertes qui ont été mises à exécution contre certains d’entre eux, ce qui porte un coup fatal aux exigences d’un procès juste», a indiqué le comité de défense, en appelant à la libération immédiate des dirigeants politiques détenus et à revenir sur les fausses accusations contenues dans le dossier.

I. B.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.