Ennahdha à propos de l’arrestation de Ghannouchi : «Le pouvoir en Tunisie vise à liquider l’opposition»

Selon le mouvement Ennahdha, le pouvoir en place en Tunisie «a la responsabilité de l’intégrité physique de Rached Ghannouchi», après son arrestation suite à des déclarations jugées délictueuses.

C’est ce qu’ont déclaré Mondher Ounissi et Noureddine Arbaoui, deux dirigeants du mouvement d’obédience islamique, lors d’un point de presse tenu tard dans la soirée du lundi 17 au mardi 18 avril 2023, en appelant à la «libération immédiate» de l’ex-président de l’Assemblée des représentants du peule (ARP).

«Nous sommes un parti civil qui travaille au vu et au su de tous. Cette interpellation cible systématiquement le mouvement et son président et vise à liquider l’opposition, surtout qu’aucun motif ou accusations claires n’ont été présentés pour justifier cette arrestation», a déclaré Ounissi. Et d’ajouter : «La poursuite judiciaire des dirigeants politiques en vertu de la loi antiterroriste et pour complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État, vise à induire l’opinion publique en erreur», faisant allusion au nombreux opposants, islamistes et autres, qui ont été arrêtés depuis le 11 février dernier et sont poursuivis pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat.

«Le pouvoir en place s’obstine à rejeter la présence de l’opposition qui a protesté pacifiquement contre le processus antidémocratique (par allusion aux mesures d’exception du président Kaïs Saïed, proclamées le 25 juillet 2021, ndlr). Les autorités se doivent d’expliquer la raison pour laquelle les avocats ont été empêchés de rencontrer le président du mouvement après son arrestation, et d’informer les Tunisiens de son état de santé physique et psychologique», a insisté Ounissi.

De son côté, Noureddine Arbaoui a affirmé : «Nous alertons que le mouvement Ennahdha fait face à une injustice historique et on ne peut plus claire. Malgré que nous ayons commis des erreurs par le passé, nous n’avons aucun problème avec qui que ce soit dans un pays censé être une démocratie».

«Ghannouchi est innocent de toutes les accusations qu’on veut lui faire porter. Le chef du mouvement Ennahdha a milité pendant des décennies pour la démocratie en Tunisie, mais aujourd’hui, il est visé, et son arrestation de cette manière confirme une fois de plus que le pouvoir en place ne respecte pas ses citoyens, particulièrement ses opposants politiques», a soutenu Arbaoui.

Rached Ghannouchi, 81 ans, a été arrêté par des policiers à son domicile à Tunis, lundi, et conduit à la caserne de la Garde nationale d’El-Aouina, sur instruction du parquet près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme.

Son arrestation survient à la suite de déclarations selon lesquelles la Tunisie serait menacée d’une guerre civile si Ennahdja, l’islam politique, la gauche ou toute autre partie serait exclue de la vie politique.

I. B.

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