Le fait que Giorgia Meloni revient à Tunis moins d’une semaine après sa première visite, qui plus est accompagnée par Ursula von der Leyen et Mark Rutte, signifie que les résultats de la visite de la responsable italienne n’ont pas été jugés convaincants par ses homologues européens.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sera en mission à Tunis dimanche prochain, 11 juin 2023, avec la Première ministre Giorgia Meloni et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
Une rencontre avec le président Kaïs Saïed sur les questions de migration et de coopération économique et énergétique est prévue à Tunis.
«Il y a un dialogue constructif avec les autorités italiennes (sur le dossier tunisien) et cela est démontré par le fait que la présidente von der Leyen sera avec Giorgia Meloni», a déclaré le porte-parole de la Commission européenne, Eric Mamer, parlant de la mission un dimanche en Tunisie.
«Le fait qu’il y ait un voyage ne veut pas dire qu’il y a un accord avec la Tunisie» mais avec le président Saied «il y aura une discussion sur les différents aspects» des relations et de la coopération entre l’Union Européenne et Tunis, a-t-il cependant tenu à souligner. En laissant entendre qu’il n’y a pas encore d’accord avec la Tunisie, Mamer a voulu lever toute équivoque. Il a aussi laissé entendre que cette mission à trois, présidée par le numéro un de l’UE, s’inscrit dans le sillage du «dialogue constructif» initié par Meloni lors de sa dernière visite à Tunis, mais que toute décision européenne concernant la Tunisie sera prise au niveau de Bruxelles, et non pas de Rome et de Carthage.
Sur un autre plan, Mamer a insisté sur le fait que la discussion avec le président Saïed portera «sur les différents aspects», laissant ainsi entendre que les questions politiques et celles relatives aux droits de l’homme, y compris les droits des migrants, ne seront pas omises.
Enfin, le fait que Giorgia Meloni revient à Tunis moins d’une semaine après sa première visite, qui plus est accompagnée par Ursula von der Leyen et Mark Rutte, signifie que les résultats de la visite de la responsable italienne n’ont pas été jugés suffisamment convaincants par ses homologues européens. Lesquels ne semblent pas prêts à laisser le privilège d’un éventuel accord avec la Tunisie à Rome, où le gouvernement d’extrême droite manque de crédibilité aux yeux de ses pairs européens.
I. B.
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