Le président de l’Observatoire tunisien des droits de l’homme (OTDH) Mustapha Abdelkebir tire de nouveau la sonnette d’alarme : la crise des migrants africains subsahariens à la frontière entre la Tunisie et la Libye est loin d’être réglée et elle risque de s’aggraver.
Cité par l’agence Tap, Abdelkebir a indiqué qu’un groupe de 140 migrants sont arrivés en Tunisie, samedi 26 août, et ont été hébergés dans le gouvernorat de Tataouine. Mais un autre groupe est toujours bloqué à la frontière tuniso-libyenne.
Des dizaines migrants traversent chaque jour la frontière et entrent en Tunisie. Deux d’entre eux ont trouvé récemment la mort en tombant accidentellement dans une fosse profonde creusée par une société de salines à Ben Guerdane, et ce pendant la traversée de la frontière en provenance de la Libye.
En l’absence d’une réelle collaboration entre les autorités libyennes et tunisiennes, cette situation risque d’empirer, d’autant que l’accord convenu entre les deux parties n’est nullement respecté par la Libye. Cet accord prévoit que chaque pays œuvre à ne pas laisser les migrants traverser illégalement la frontière dans un sens comme dans l’autre. Ce qui a contraint l’armée tunisienne à intervenir à plusieurs reprises pour secourir les migrants et leur assurer l’aide nécessaire.
Rappelons que des centaines de migrants originaires d’Afrique subsaharienne, venant de Libye et de Tunisie, étaient bloqués à la frontière tuniso-libyenne en pleine canicule de l’été. Des organisations sont intervenues du côté libyen et tunisiens pour leur assurer l’aide alimentaire, sanitaire et autre. Mais cette situation censée être provisoire risque de durer et de s’aggraver en l’absence de solution définitive, eu égard la poursuite des flux des candidats à la migration vers les côtes européennes.
I. B.
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