L’Instance nationale pour la prévention de la torture (INPT) a exprimé ses craintes quant à d’éventuelles répercussions injustes suite à l’évasion de cinq terroristes de la prison Mornaguia et a appelé les responsables pénitentiaires à ne pas infliger une punition collective aux employés et/ ou détenus.
L’INPT a de ce fait appelé les autorités pénitentiaires à éviter les représailles contre les détenus ainsi que leurs familles sous prétexte de raisons sécuritaires, bien que l’évasion des 5 terroristes soit un dangereux précédent dans les prisons tunisiennes, estimant toutefois que la punition collective porterait atteinte aux droits de ceux qui n’ont rien à voir avec cette affaire.
Dans son communiqué publié ce samedi 4 novembre 2023, l’INPT a souligné la nécessité de mener des enquêtes internes approfondies «pour identifier les failles, tirer les leçons et remédier à la situation dans l’avenir».
«Cette enquête doit être juste et équitable pour le personnel pénitentiaire et inciter à adopter un programme de suivi psychologique permettant de réduire l’impact de cet incident, notamment sur leur confiance envers eux-mêmes et envers leurs collègues et supérieurs», ajoute la même source.
L’INPT propose d’autre part un dialogue sur la réalité carcérale en Tunisie, qui serait mené par les organismes de l’Etat et les organisations de la société civile, en vue «d’alléger le fardeau qui pèse sur le système pénitentiaire qui fait face à d’innombrables défis, sécuritaires, judiciaires, sanitaires, éducatifs et matériels…».
Rappelons que les évadés sont toujours en cavale depuis 31 octobre, il s’agit de Raed Touati, Ahmed Melki surnommé Somali, Ameur Belazi, Nader Ghanmi et Alaeddine Ghazouani, soit les 5 terroristes les plus dangereux en Tunisie, qui ont pris part à des attaques contre les forces sécuritaires et armées ainsi qu’aux assassinats, en 2013, des deux dirigeants de gauche Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.
Y. N.
Donnez votre avis