Le PDG de l’Agence de protection et d’aménagement du littoral (Apal), Mehdi Belhaj, a annoncé le début de la mise en œuvre du Protocole sur la gestion intégrée des zones côtières de la Méditerranée (Protocole Gizc), ratifié par la Tunisie, fin de 2022.
S’exprimant lors d’une journée d’information sur la rationalisation de la gestion du littoral tunisien à travers la mise en œuvre du protocole GIZC, organisée lundi 6 novembre 2023 à Tunis, Belhaj a évoqué la nécessité de tout mettre en œuvre pour rationaliser la gestion du littoral. «La Tunisie compte treize gouvernorats côtiers et toutes les zones côtières du pays sont menacées par l’érosion marine», a-t-il déclaré.
La montée du niveau de la mer menace les activités touristiques, d’autant plus que la stratégie de promotion du secteur touristique tunisien repose sur la mise en valeur de ses plages, a-t-il souligné, ajoutant qu’il est important de les préserver afin d’assurer leur pérennité.
De son côté, la ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui, a expliqué que le Protocole GIZC prévoit l’élaboration d’une stratégie nationale de protection des côtes, soulignant que la Tunisie a déjà préparé une telle stratégie pour 2020.
Elle a souligné la nécessité d’une vision globale et d’une «gestion intelligente» dans un contexte écologique adaptable afin de faire une utilisation durable des zones côtières au profit des générations présentes et futures.
Le ministre du Tourisme, Mohamed Moez Belhassine, a évoqué, de son côté, le rôle crucial et stratégique de son département et des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de ce protocole, soulignant que 80% des unités touristiques sont situées sur le littoral.
Dans une déclaration à l’agence Tap, Belhassine a appelé à une révision des textes juridiques régissant la gestion du littoral et à la nécessité de s’adapter aux effets du changement climatique et aux impacts environnementaux sur le développement du littoral.
Il a appelé au développement d’une nouvelle vision et à l’adoption d’un nouveau modèle de gestion des zones côtières.
Le littoral tunisien abrite un large éventail d’activités économiques, avec environ les deux tiers de la population du pays concentrés, ainsi que 7 ports de commerce, 42 ports de pêche et 7 marinas.
Les zones côtières comptent également 3 centrales électriques, 3 grandes unités de raffinage de phosphate (Sfax, Skhira et Gabès) et 4 usines de dessalement d’eau de mer.
Le protocole GIZC pour la Méditerranée a été signé à Madrid le 21 janvier 2008 lors de la Conférence de plénipotentiaires dédiée. Quatorze parties contractantes à la Convention de Barcelone ont signé le Protocole lors de cette conférence.
Ce protocole est le seul instrument juridique de GIZC dans l’ensemble de la communauté internationale et pourrait servir de référence pour d’autres mers régionales. Il vise à assurer le développement durable des zones côtières, l’utilisation durable des ressources naturelles et la préservation de l’intégrité des écosystèmes côtiers, de la géomorphologie et des paysages. Et permettra de protéger les zones côtières et d’éviter que les catastrophes naturelles n’aient des conséquences majeures, tout en assurant la cohérence entre les initiatives publiques et privées.
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