Un historien israélien: «Le Déluge d’Al-Aqsa a révélé l’échec idéologique du sionisme»

Le mouvement sioniste qui a enfanté Israël a toujours considéré que la vocation de cette entité est d’être le refuge des Juifs qui leur assure la protection. Sauf que l’opération Déluge d’Al-Aqsa a démontré le contraire et a provoqué la faillite du sionisme. Une réalité matérialisée aujourd’hui par le départ massif d’Israéliens qui ne se sentent plus en sécurité en Israël et fuient l’Etat juif.

Par Imed Bahri

Après que le rabbin Haredim anti-sioniste Elhanan Beck a affirmé qu’Israël est l’endroit le plus dangereux au monde pour les Juifs, voici qu’un éminent historien israélien déclare haut et fort l’échec du sionisme.

Moshe Zimmermann dont les recherches universitaires portent sur l’histoire sociale de l’Allemagne au XXe siècle ainsi que sur l’histoire des Juifs allemands et l’antisémitisme a déclaré dans une interview accordée au quotidien israélien Haaretz  que l’opération Déluge d’Al-Aqsa lancée par le Hamas contre Israël a «révélé l’échec de l’idéologie sioniste et que le Hamas a détruit le sentiment de sécurité des Israéliens»

L’historien a expliqué que l’objectif derrière la création de l’État sioniste était de débarrasser les Juifs de la diaspora de la situation dans laquelle ils se trouvaient à savoir leur persécution  par les Nazis. De ce fait, la conception de nation dont la mission est de regrouper les Juifs et de nation refuge de ce peuple ne peut plus tenir après le 7 octobre. 

Pour Zimmermann, «le sionisme n’est pas la solution au conflit israélo-palestinien et nous nous dirigeons vers une situation dans laquelle le peuple juif vit dans un état d’insécurité totale et ce n’est pas la première fois que cela se produit.»

L’historien considère que cette insécurité ne concerne pas uniquement les Israéliens mais les Juifs de la diaspora de par le monde et qu’elle s’est accentuée avec la guerre israélienne contre Gaza depuis trois mois. Il a en effet déclaré qu’«Israël a provoqué une baisse du niveau de sécurité des Juifs de la diaspora (après ses attaques sur Gaza, Ndlr) et donc cette solution sioniste est incomplète.»

Le génocide n’est pas une alternative

Zimmermann a défendu la nécessité de mettre en œuvre la solution à deux États qui est soutenue par la communauté internationale et qui est catégoriquement rejetée par le gouvernement israélien. Il considère qu’elle peut paraître désespérée et complètement ridicule pour le moment mais pour lui c’est la solution. Il poursuit que sans la solution des deux États et en l’absence de solution pacifique, «l’alternative est la suivante, soit nous prenons des mesures de type nazi contre les Palestiniens (génocide), soit ce sont les Palestiniens qui nous le font.» Et souligne qu’Israël essaie bêtement de se présenter comme le représentant du peuple juif, que le gouvernement n’accepte aucune critique et qu’il considère toute critique d’Israël comme de l’antisémitisme. 

L’historien, spécialiste de l’Allemagne et précisément des années 1930 caractérisées par la montée du nazisme et de l’antisémitisme dans ce pays, explique que pour comprendre où se dirige Israël, «nous devons nous tourner vers les années 1930 lorsque les Nazis sont apparus en Allemagne». Zimmermann a souligné que les autorités israéliennes avaient ouvert une enquête contre lui parce qu’il avait attiré l’attention sur les similitudes entre les événements survenus en Allemagne nazie et ceux survenus actuellement en Israël par sa critique des extrémistes de droite israéliens.

Il est indéniable que le mouvement sioniste traverse une crise profonde depuis 7 octobre 2023, une crise idéologique qui touche ses fondements mais au lieu de se remettre en cause, il préfère, comme tous les mouvements extrémistes, le jusqu’au-boutisme et la fuite en avant en poursuivant son génocide à Gaza et sa persécution des Palestiniens en Cisjordanie pour les contraindre au déplacement forcé.

En même temps, le mouvement sioniste essaye de faire taire toute voix qui le critique que ce soit en Israël même comme c’est le cas pour l’historien Moshe Zimmermann ou en Occident où toute critique d’Israël est considérée comme de l’antisémitisme et devient la cible de persécution et d’intimidation. Nous avons de nombreux exemples de cette chasse aux sorcières notamment aux Etats-Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France et dans d’autres pays occidentaux où seul prévaut dans les médias mainstream le point de vue de la bande à Netanyahu, largement relayé par les lobbies sionistes à travers le monde.  

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