Au quartier Ennasr à l’Ariana comme partout ailleurs dans les villes tunisiennes, l’occupation anarchique des espaces publics perdure sans changement visible allant de la galerie piétonne aux trottoirs squattés par des commerçants et des kiosques indélicats, en plus du stationnement anarchique sur les trottoirs, passages piétons et même sur le terre-plein central.
Par Elyes Kasri *
Alors que les nombreuses annonces, plus fréquentes ces derniers temps, de campagnes d’inspection par les autorités municipales à Ennasr-Ariana du respect par les nombreux commerces sur l’avenue Hédi Nouira des espaces publics et des exigence de santé des riverains et des consommateurs avec une couverture spectaculaire et des annonces de saisies de quelques litres de liquides périmés ou d’origine inconnue et des avertissements sans en annoncer l’objet ni les destinataires pour éclairer les consommateurs potentiels des risques qu’ils encourent et conférant ainsi un anonymat confortable aux auteurs d’infractions, il reste que les changements tangibles et perceptibles et les mesures dissuasives tardent à voir le jour dans cette cité censée préfigurer l’organisation socio-urbaine d’avenir en Tunisie.
Loi des squatteurs
Le déficit de dissuasion et de communication donnent l’impression d’un manque d’effectivité subi soit en raison de l’imprécision des textes réglementaires ou d’une tolérance dont le maintien, en dépit des nombreux abus et réclamations, suscite de nombreuses questions.
L’occupation anarchique des espaces publics perdure sans changement visible allant de la galerie piétonne aux trottoirs squattés par des commerçants et des kiosques indélicats, en plus du stationnement anarchique sur les trottoirs, passages piétons et même sur le terre-plein central.
En plus de l’absence visible de vigilance et de sanctions dissuasives, l’organisation des espaces publics, de la propreté, de la circulation, du stationnement des véhicules automobiles et de l’horaire de travail des gargotes et cafés pour respecter le droit des citoyens au repos nocturne, nécessitent une révision approfondie et une plus grande fermeté.
La santé des riverains et des consommateurs ne se limite pas aux boissons et sandwichs de tout genre vendus par les nombreux cafés et gargotes qui ont gravement nui à la réputation de l’avenue Hedi Nouira-Ennasr, mais également aux risques encourus par les piétons, faute d’espaces appropriés avec une circulation automobile et une pollution sonore de jour et de nuit, dignes des villes les moins développées dans le monde, en raison de mesures et de tolérances mal étudiées et aux effets néfastes, prises au fil des années et notamment par le conseil municipal, prétendument le meilleur (الأفضل) et fort heureusement dissous, de créer des saillies sur les côtés d’une section de l’avenue Hédi Nouira, compliquant davantage la circulation et le stationnement sur la plus grande avenue de Tunisie (2400 m).
Centralisme bureaucratique
L’Association des résidents de l’avenue Hedi Nouira (Arahn-Ennasr), avec le soutien de nombreuses compétences d’Ennasr, avait beau proposer, depuis plusieurs mois, d’engager un effort conjoint entre les autorités et la société civile en vue d’une réflexion commune sur une vision d’avenir de l’avenue Hedi Nouira et son voisinage, entre autres propositions constructives. En vain, avec pour unique résultat tangible un ostracisme aussi surprenant qu’inexplicable.
Dans toute démocratie, l’écoute, la consultation et le partenariat avec les citoyens sont le meilleur moyen de parvenir à une vision et une gestion acceptables des affaires publiques surtout au niveau local.
Le centralisme et l’unilatéralisme bureaucratiques ont montré leurs nombreuses limites et carences.
Il importe de faire mieux et autrement.
* Ancien ambassadeur.
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