‘‘The iron wall’’ : sionisme, fascisme, nazisme et racisme, la nouvelle alliance fatale

Il est très significatif que l’Allemagne prenne désormais la défense de la guerre d’extermination perpétrée à Gaza par l’armée israélienne, pendant que les sionistes font en Europe de la défense de l’homme blanc leur cheval de bataille contre les immigrés souvent originaires des pays musulmans. Le sionisme, le nazisme, le fascisme et le racisme ne constituent-ils pas la nouvelle alliance fatale contre la paix mondiale? (Illustration : la troïka diabolique au pouvoir en Israël: Smotrich, Netanyahu et Ben-Gvir, les héritiers directs des Nazis et des Fascistes).    

Par Dr Mounir Hanablia *

En quoi les sionistes révisionnistes se sont-ils distingués des autres? En général, ils furent libéraux et même anti-socialistes, grands admirateurs des régimes fascistes européens, prêts à s’allier avec les antisémites et même avec les Nazis, afin de forcer les Juifs européens à émigrer en Palestine, adeptes de la lutte armée et du terrorisme contre les Britanniques et de l’épuration ethnique contre les Arabes, dans le but d’obtenir un pays exclusivement juif.

Le prototype de ces sionistes fut Zeev Jabotinsky, originaire d’Ukraine  qui plaida vainement la formation d’une brigade juive chez les Turcs ottomans, puis chez les Russes sur le front du Caucase, et qui l’obtint chez les Britanniques au cours de la première mondiale, pour la voir marginalisée au bénéfice des combattants arabes de la grande révolte du Hedjaz, puis dissoute après la prise de la Palestine.

Les liens des Sionistes avec les Nazis et les Fascistes

D’abord membre de l’organisation sioniste, Jabotinsky la quitta lorsqu’il fut désavoué à la suite du pacte conclu avec Petlioura, le nationaliste antisémite ukrainien, pour l’organisation d’une force de police juive chargée, après le passage des nationalistes, de prendre le contrôle des villes ukrainiennes à majorité juive lors de la guerre civile russe, après la révolution d’Octobre.

L’idée centrale de Jabotinsky était que seule une force armée juive composée sous l’égide des grandes puissances coloniales européennes pouvait instaurer le «mur d’acier» qui protégerait la terre d’Israël des Arabes. A l’épuration ethnique s’ajoutait ainsi une autre idée, celle de la séparation physique avec l’autochtone arabe, autrement dit de l’apartheid.

Cependant les révisionnistes réunis dans la nouvelle organisation sioniste finirent par se heurter au sionisme majoritaire socialiste juif incarné par l’Agence Juive et l’Organisation Sioniste Mondiale, et aux Arabes palestiniens contre lesquels ils organisèrent de nombreux attentats à la bombe en particulier lors des révoltes arabes de 1929 et de 1936. Un nombre non négligeable de leurs militants reçurent une formation militaire en Italie alors sous domination fasciste quand le patronage de Mussolini était recherché, et en Pologne, gouvernée par des militaires antisémites.

Quand la deuxième guerre mondiale éclata avec l’invasion de l’Union Soviétique par les Allemands, de nombreux sionistes dont le futur premier ministre Menahem Begin s’engagèrent dans l’armée polonaise libre et furent envoyés en Palestine en principe pour combattre aux côtés des Anglais. Mais c’est là que Begin devint un membre puis un cadre de l’organisation de Jabotinsky qui refusait d’entraver leur effort de guerre.

Néanmoins, les révisionnistes revendiquèrent la Palestine des deux rives du Jourdain, incluant le royaume de Jordanie créé par les Anglais. Et une scission se produisit lorsqu’un groupe présidé par Abraham Stern refusa toute trêve avec les Anglais qu’il considérait comme des occupants qu’il convenait de chasser, les Nazis étant des alliés dans la réalisation de cet objectif, le territoire situé entre le Nil en Egypte et l’Euphrate en Irak étant revendiqué comme le pays naturel du peuple juif.

Yitzhak Shamir, le futur premier ministre, joua un rôle important dans les contacts établis avec les Nazis qui demeurent toujours occultés à ce jour.

Néanmoins, les sionistes révisionnistes se signalèrent après la guerre par des attentats qui eurent des répercussions mondiales, en particulier l’explosion de l’Hôtel King David de Jérusalem, l’assassinat du haut commissaire britannique pour le Moyen-Orient Lord Moyne au Caire, celui de l’envoyé spécial de l’Onu le comte Folk Bernadotte, et le massacre de Deir Yassine qui a fait plus de 250 victimes arabes massacrées pour la plupart à l’arme blanche.

Les nouvelles chemises brunes

Il importe peu de savoir que les révisionnistes sionistes se sont parfois opposés aux sionistes officiels de la Haganah de Ben Gourion. En réalité, ils se répartissaient les rôles et les premiers revendiquaient simplement tout haut ce que les autres planifiaient tout bas. Mais même s’il a fallu 29 ans aux révisionnistes pour accéder au pouvoir avec Bégin dont le mandat a été marqué par les massacres de Sabra et Chatila, il convient d’admettre que les dirigeants actuels d’Israël, Netanyahu, Yoav Galland, Itamar Ben-Gvir, Bezalel Smotrich, poursuivent ouvertement les objectifs naguère définis par Zeev Jabotinsky et le militaire juif russe Yossef Trumpeldor, une Palestine ultra- nationaliste exclusivement juive s’étendant sur les deux rives du Jourdain et jusqu’à la rivière Litani au Nord, et s’appuyant sur le soutien de l’Occident, en particulier américain.

Pour s’en convaincre, il convient de relever les chemises brunes dont se sont affublés les ministres israéliens après les attaques du 7 octobre dernier, identiques à celles autrefois portées par les jeunes du Betar, cette organisation de la jeunesse sioniste fondée en 1923 à Riga en Estonie par Zeev Jabotinsky.

Il est très significatif que l’Allemagne prenne désormais la défense de la guerre d’extermination perpétrée à Gaza par l’armée israélienne, pendant que les sionistes font en Europe de la défense de l’homme blanc leur cheval de bataille contre les immigrés souvent originaires des pays musulmans.   

* Médecin de libre pratique.     

‘‘The Iron Wall: Zionist Revisionism from Jabotinsky to Shamir’’ de Lenni Brenner, éd. Zed Books, Londres, 1984, 224 pages. 

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