L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté mardi 30 janvier 2024 en séance plénière le projet de loi portant approbation de l’accord de garantie signé le 22 juin 2023 entre la Tunisie et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) portant sur un prêt accordé à la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg), par 109 voix pour, 4 abstentions et 3 voix contre.
Le prêt constitue une contribution au financement de l’interconnexion électrique Tunisie-Italie ou projet Elmed.
Le ministre de l’Economie et du Plan, Feryel Ouerghi, répondant aux questions des députés, a déclaré que le projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie et le développement du système des énergies renouvelables permettraient au pays de bénéficier des projets d’énergies renouvelables et d’attirer les investisseurs désireux d’exporter leur production. Il permettra également de réduire le poids des subventions aux hydrocarbures, qui s’élevaient à près de 7,650 millions de dinars (MDT) en 2020, et de créer des emplois pour les spécialistes et diplômés universitaires tunisiens.
Ouerghi a souligné le manque de diversification du mix énergétique tunisien, dominé par le gaz naturel, qui représente 97% de la consommation électrique. Elle a indiqué que cette situation constitue une menace pour la sécurité de la production électrique, car les ressources en gaz naturel du pays ne peuvent couvrir qu’un tiers des besoins nationaux, le reste étant importé d’Algérie.
La ministre a souligné que la demande de ce prêt a été motivée par l’incapacité de la Steg à apporter sa contribution, estimée à 582 millions d’euros, au financement du projet Elmed dont le coût total est estimé à 1 014 millions d’euros.
Tout en soulignant que les composantes du projet n’ont pas été modifiées, la ministre a expliqué que le prêt servirait principalement à la construction de la centrale de conversion électrique du projet en Tunisie. Elle a souligné que l’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie permettra d’obtenir de l’énergie en été (heures de pointe) et d’exporter les surplus d’énergie vers l’Europe en hiver, ce qui générera des bénéfices pour la Steg.
Ouerghi a déclaré que la demande en énergie primaire de la Tunisie a augmenté de plus de 2% par an (entre 2010 et 2022), passant de 8,4 millions de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep) à 9,7 Mtep. Elle a noté une baisse des ressources énergétiques primaires d’environ 7% par an pour la période 2010-2022, passant de 7,8 Mtep à 4,2 Mtep.
Concernant le déficit énergétique de la Tunisie, elle a souligné qu’il a été multiplié par dix, pour atteindre 5,5 Mtep en 2022, contre 0,6 Mtep en 2010, ce qui explique pourquoi le pays s’appuie sur les importations pour satisfaire ses besoins énergétiques de base.
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