Dans un poste Facebook publié mardi 14 mai 2024, suite aux récentes arrestations effectuées dans les rangs des journalistes et des avocats, Lotfi Mraïhi, le secrétaire général de l’Union populaire républicaine (UPR), a déclaré : «Nous n’accepterons jamais l’humiliation et l’abaissement pour notre pays». Nous reproduisons ci-dessous une traduction de ce poste.
«Et maintenant que faire ?
La tendance autoritaire où s’est enfermé le pouvoir en place est apparue de façon claire et incontestable, et tout le monde sait désormais, y compris ceux qui ont été trahis par leur intuition et n’ont pas vu venir les développements initiés par le coup d’Etat [du 25 juillet 2021], que nous sommes pris entre les mains d’un seul homme au pouvoir absolu qui outrepasse toutes les limites réglementaires et éthiques, s’accrochant au pouvoir et faisant de la continuité de ce pouvoir une question de vie ou de mort.
Il a hypothéqué la liberté d’expression et s’est transformé en une personne sacrée au-dessus de toute évaluation. Il a réduit tout le monde au silence par la prison et la poursuite afin que personne ne dise plus la vérité, ne dénonce l’échec cuisant ou l’état de désordre total où vit notre pays. Est-ce pour en arriver à cette situation que le sang des martyrs a été versé, et à ce sort misérable qu’il y a eu une révolution dans le pays ?
Notre grand peuple peut encore contenir sa colère et prendre son mal en patience, mais il ne pourra continuer à se taire face à un présent perdu et à un avenir incertain.
Il est temps de se débarrasser de ce cauchemar et de ses serviteurs qui n’ont pas retenu la leçon de l’Histoire, ancienne et moderne, se laissant entraîner derrière la violence et l’injustice, prenant goût au péché, et détruisant tous les acquis pour les transformer en ruines, suscitant des divisions dans les rangs de la nation et nourrissant les âmes par les sentiments de détestation et de haine.
La Tunisie ne saurait être gouvernée par l’absurde et les Tunisiens sont si libres et si fiers que la répression et la terreur ne sauraient les détourner.
La situation actuelle de la Tunisie et le sort de nos enfants nous mettent devant deux voies possibles : ou nous nous levons tous pour exiger des élections présidentielles dans les délais légaux d’où personne ne serait exclu avec des prétextes fallacieux aux motifs connus de tous, et nous participerions ainsi à un transfert pacifique du pouvoir qui remettrait les choses à leur place, renouvellerait en nous la confiance et l’espoir pour relever les vrais défis auxquels nous sommes confrontés. Ou bien, la situation actuelle va se poursuivre jusqu’à l’explosion que nous ne souhaitons pas et qui détruira ce qui restera debout.
J’ai choisi le salut de la Tunisie, et je ne crois pas qu’il existe parmi nous quelqu’un pour faire un autre choix.
Nous avons toujours été de fervents défenseurs de la paix et de la raison, mais nous n’accepterons jamais l’humiliation et l’abaissement pour notre patrie et pour nous-mêmes.»
Traduit de l’arabe.