Rien dans l’histoire de l’humanité n’est figé pour l’éternité, et cela est valable pour les pratiques religieuses, qui peuvent évoluer et s’adapter, comme pour le sacrifice des moutons lors de la fête de l’Aid Al-Adha, auquel le musulman peut envisager des alternatives respectueuses envers les animaux.
Khémaïs Gharbi *
Depuis de nombreuses années, à l’approche de chaque fête de l’Aïd Al-Adha, nous sommes confrontés aux mêmes discours empreints de réserve, voire d’hostilité envers cette pratique religieuse, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la presse occidentale.
À chaque fois, cela soulève des questions qui restent souvent sans réponse et les échanges d’arguments se limitent souvent à des confrontations improductives entre personnes aux opinions extrêmes. L’irrationnel domine ces débats, étouffant toute forme de sagesse et de raisonnement pur.
C’est probablement pour cette raison que ce sujet n’a jamais été abordé de manière constructive entre individus responsables et conscients que chaque mot, chaque terme peut entraîner la paralysie des échanges et la mort du débat. Aborder cette question exige donc une grande délicatesse et une profonde réflexion.
Les fêtes sacrificielles, fruits de l’histoire de l’humanité, évoluent au rythme des sensibilités de chaque peuple. Bien que ces pratiques revêtent une signification culturelle profonde, il est essentiel d’envisager des alternatives respectueuses envers les êtres vivants. L’homme, doté de créativité, est capable de trouver des solutions novatrices allant au-delà des sacrifices des animaux.
Dans nos sociétés arabes et musulmanes, le rituel du sacrifice crée un lien particulier entre l’homme et l’animal. Une relation bien qu’éphémère est teintée d’un lien de confiance. Elle se forme et se développe pendant quelques jours, pour être ensuite brisée de manière abrupte par un acte de violence. Cette rupture de confiance soulève des questionnements éthiques et spirituels, appelant à une remise en question de nos traditions dans le respect total des valeurs religieuses.
Les débats entourant cette pratique complexe ont souvent été entravés par des malentendus profonds, résultant de perceptions occidentales jugées offensantes par de nombreux musulmans. L’ingérence dans les affaires religieuses est perçue comme une menace, alimentant ainsi les divisions et l’immobilisme.
Cependant, le chemin vers l’évolution ne peut être tracé que par nous-mêmes, avec sensibilité et patience. Les croyances et les religions, ancrées dans l’irrationnel, exigent un respect absolu. La voie de la progression réside dans une approche délicate, dénuée d’arrière-pensées politiques et d’hostilité. Elle ne peut sortir que nos rangs et exclusivement de nos savants et exégètes.
Rien dans l’histoire de l’humanité n’est figé pour l’éternité. L’évolution et l’adaptation sont possibles, pour peu qu’elles reposent sur le respect profond des croyances de chacun. En dépassant les jugements et les préjugés, en favorisant la compréhension et l’empathie, nous pouvons ouvrir la voie à un dialogue constructif et à des changements positifs, en partageant nos idées avec humilité.
* Traducteur et écrivain.