La Tunisie compte lancer une expérimentation visant à réduire l’évaporation de l’eau dans l’un des petits lacs du pays, le but étant de préserver les ressources hydrauliques du pays dans un contexte de sécheresse et de stress hydrique.
C’est le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdelmonem Belati, qui a parlé de cette expérience lors d’une séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple, ajoutant que le phénomène de l’évaporation est aggravé par l’augmentation des températures ces dernières années.
La Tunisie ne s’attendait pas à ressentir si rapidement l’impact du changement climatique, a déclaré le monistre, en faisant constater que les réserves d’eau de tous les barrages ne dépassent pas 29% de leur capacité.
Ce fait est alarmant, d’autant plus que la Tunisie connaît une évaporation quotidienne estimée à environ 700 000 mètres-cubes d’eau, a déclaré le ministre en réponse à une question du député Youssef Toumi. «Le ministère de l’Agriculture s’efforce d’atténuer les pertes d’eau induites par l’évaporation dans les barrages en explorant diverses solutions techniques», a-t-il ajouté.
Le ministère envisage de créer un comité chargé de l’ensemencement des nuages, a déclaré Belaati. Pour répondre à leurs besoins en eaux de surface, plusieurs pays ont mis en œuvre avec succès cette solution qui consiste à modifier la météo en injectant différentes substances dans les nuages (aérosols, petites particules de glace) afin de provoquer des précipitations.
La Tunisie cherche à renforcer ses ressources en eau à travers la construction de six nouveaux barrages et la création de nouvelles usines de dessalement dont celle de Sfax, qui sera bientôt opérationnelle et fournira à la région 100 000 mètres cubes par jour. Le ministre a indiqué que son département a installé les équipements nécessaires pour intégrer un certain nombre de puits abandonnés au réseau d’approvisionnement en eau potable.
I. B.