L’ex-président américain Donald Trump a été blessé lors d’un meeting politique, samedi 13 juillet 2024, à Butler, en Pennsylvanie (nord-est des Etats-Unis) par un tireur embusqué qui a été aussitôt abattu par le Secret Service, chargé de la protection des présidents et ex-présidents.
Imed Bahri
Le futur candidat du Parti républicain à la présidentielle, qui se porte bien, a été évacué avec du sang sur l’oreille. Mais un spectateur a été tué et deux autres ont été grièvement blessés.
Le candidat républicain, qui venait de commencer son discours par une de ses habituelles tirades sur les migrants qu’il accuse son successeur démocrate Joe Biden d’avoir laissé massivement entrer dans le pays, a aussitôt été mis au sol par les agents du Secret Service.
Des cris d’effroi ont fusé dans l’assistance. Au bout de quelques instants, l’ex-président s’est relevé, la chevelure ébouriffée et sans sa casquette rouge, entouré par les agents. «Laissez-moi prendre mes chaussures», l’a-t-on entendu leur dire. Il a ensuite été escorté de l’estrade jusqu’à sa voiture, levant le poing en l’air à plusieurs reprises en signe de défi, sous les acclamations de ses partisans.
«J’ai été touché par une balle qui a transpercé le haut de mon oreille droite», a affirmé Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. «Il est incroyable qu’un tel acte puisse se produire dans notre pays», a-t-il ajouté à quelques jours de son investiture officielle comme candidat républicain.
On ne sait pas encore grand-chose sur l’auteur présumé des tirs, qui se trouvait à l’extérieur de l’enceinte en plein air où se déroulait le meeting, a indiqué sur la chaîne CNN le procureur du comté de Butler, Richard Goldinger, précisant ne pas disposer d’informations sur son identité. Mais cet, acte n’a rien d’«incroyable», pour utiliser le terme de Trump. Pour au moins deux raisons : d’abord, la violence politique n’est pas une nouveauté au pays de l’Oncle Sam, où quatre présidents en exercice ont été assassinés en public : Abraham Lincoln (1865), James Garfield (1881), William McKinley (1901) et John F. Kennedy (1963), sans compter les tentatives d’assassinats de présidents durant leur mandat et des meurtres d’acteurs politiques.
Ensuite, qui sème le vent récolte la tempête, et M. Trump, dont les discours suintent la haine, et pas seulement contre les migrants, ne doit pas s’étonner de voir ses paroles inconsidérées souvent excessives armer aussi bien ses partisans que ses adversaires. Souvenons-nous de l’attaque du Capitole par ses partisans après l’annonce de sa défaite, lors de la précédente présidentielle, et qui a enregistré plusieurs morts.
En attendant d’en savoir plus sur l’identité du tireur présumé et sur ses motivations, on peut d’ores et déjà conseiller à M. Trump de lisser un tant soit peu son discours, d’éviter les excès de langage et d’œuvrer à unir les Américains et non à les diviser et à les monter les uns contre les autres, comme il n’a cessé de le faire jusqu’à aujourd’hui.