Tunisie – Algérie : une complémentarité économique qui se fait attendre

La Tunisie et l’Algérie, dont les relations politiques ont souvent été au beau fixe, n’en finissent pas de construire un «partenariat économique stratégique», et ce depuis une quarantaine d’années, sans que leurs échanges économiques ne connaissent l’essor espéré. Et au-delà des mots mielleux des dirigeants politiques, les opérateurs économiques n’ont de cesse de constater la pauvreté des opportunités qui leur sont offertes dans les deux pays. Cherchez l’erreur !      

Ce commentaire de circonstance nous a été dicté par la rencontre hier, samedi 27 juillet 2024, entre la ministre tunisienne du Commerce et du Développement des exportations Kalthoum Ben Rejeb et le président de l’Assemblée populaire nationale algérienne Ibrahim Boughali au cours de la quelle les deux responsables ont souligné, encore une fois, la nécessité de forger un partenariat économique stratégique à la hauteur de leurs relations politiques distinguées.

En visite officielle en Tunisie, du 26 au 29 juillet, à la tête d’une délégation de députés, Boughali a souligné que les deux pays peuvent établir un partenariat stratégique de grande envergure basé sur la complémentarité économique et l’intégration. Mais il ne s’est pas attardé sur les obstacles qui empêché, jusque-là, cette dynamique pourtant espérée des deux côtés de la frontière par les «peuples  frères».   

Ben Rejeb a, pour sa part, appelé à mutualiser les efforts pour développer les régions frontalières tuniso-algériennes, passant en revue les principaux résultats de l’enquête menée par son département sur cette question. Elle a ajouté que cette enquête pourrait être un point de départ pour la création de zones commerciales et logistiques aux frontières tuniso-algériennes pour favoriser le développement et la diversification des échanges commerciaux, outre la lutte contre le commerce parallèle et la contrebande.

La création de ces zones commerciales et logistiques aux frontières tuniso-algériennes a toujours été à l’ordre du jour. On en parle depuis plusieurs années, sans avancer d’un iota sur la voie de leur réalisation. Pire encore, les frontières entre les deux pays restent un terrain de jeu pour les trafiquants de toutes sortes. Résultat : des deux côtés de la frontière, ces zones sont parmi les plus pauvres et les moins dotées en infrastructures.

Lors de sa rencontre, le même jour, avec la ministre tunisienne de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Fatma Thabet Chiboub, Boughali a souligné la volonté de son pays d’intensifier la coopération dans les secteurs liés à l’industrie, l’énergie, les énergies renouvelables et l’échange d’électricité, en vue de sécuriser l’approvisionnement électrique des régions frontalières.

Autant dire que les domaines où la coopération entre les deux pays pourrait leur être mutuellement bénéfique ne manquent pas, mais les avancées restent timides.

Alors les dirigeants politiques peuvent continuer à blablater longtemps. Et il est à parier que dans vingt ou trente ans, leurs successeurs continuerons de se rencontrer et de tenir le même discours soporifique qui n’endort plus personne. Quant aux actions, on les attendra toujours… Inchallah !

I. B.

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