Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a fait part, dans un communiqué publié jeudi 1er août 2024, de son rejet du contrôle exercé par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) sur les contenus journalistiques en lien avec la présidentielle du 6 octobre prochain.
Le SNJT estime que ce contrôle est «en contradiction avec les prérogatives de la commission électorale, les stipulations de la constitution et les normes internationales dans le domaine de la liberté de la presse».
Les avertissements lancés par la commission électorale à certains médias se multiplient depuis la publication de la décision n° 545 de 2024 le 17 juillet dernier (relative à la révision et à l’extension des règles et conditions auxquelles les médias doivent se conformer pendant la campagne électorale et la campagne référendaire), laquelle a élargi le champ d’intervention de l’Instance à la période électorale, prenant ainsi la place de la Haute autorité indépendance de la communication audiovisuelle (Haica), aujourd’hui complètement marginalisée.
Ces avertissements sont «une ingérence dans les contenus médiatiques et une censure injustifiée exercée à l’encontre des journalistes», a indiqué le SNJT, ajoutant que l’exigence de neutralité ne devrait pas être utilisée comme un prétexte pour empêcher les journalistes d’analyser et de juger le comportement des instances impliquées dans le processus électoral, ou de commenter ce processus et d’exprimer leurs avis dans les différentes formes de traitement journalistique.
Le SNJT a exprimé sa totale solidarité avec les journalistes et les institutions médiatiques ayant fait l’objet de pressions, tout en appelant les journalistes à poursuivre leur travail conformément aux règles déontologiques et aux normes de la profession, et à ne se soumettre à aucune forme de pression ou de menace quel qu’en soit l’origine.
I. B.