Mandla Mandela | «Les Palestiniens subissent des conditions pires que celle de l’apartheid»

Nkosi Zwelivelile «Mandla» Mandela, qui a rejoint la Global Flottilla Sumud, actuellement en route pour Gaza, a affirmé que les Palestiniens subissent des conditions «pires que celle de l’apartheid» (en Afrique du Sud) alors que la famine sévit dans l’enclave sous blocus israélien.

Petit-fils de Nelson Mandela, figure emblématique de la lutte sud-africaine, Nkosi Zwelivelile «Mandla» Mandela a embarqué avec des centaines de militants, d’hommes politiques et d’artistes à bord d’une flottille internationale à destination de Gaza. Il s’agit de la plus grande tentative civile – depuis plus de dix ans – de briser le blocus naval israélien imposé au territoire.

Mandla Mandela, 50 ans, député sud-africain et héritier du legs politique et moral de son grand-père, a déclaré aux journalistes que la mission de Tunis visait à empêcher que Gaza ne disparaisse de l’agenda international.

«La question palestinienne n’est plus à l’ordre du jour de l’Onu. Les gouvernements ont abandonné Gaza», a déclaré Mandla avant son départ de Tunisie. Et d’ajouter : «Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas abandonner Gaza. Les peuples opprimés n’ont d’autre choix que de résister pour obtenir leur libération.»

La Flottille mondiale Sumud, dont le nom vient du mot arabe signifiant «fermeté» ou «résilience», est la tentative la plus ambitieuse à ce jour pour briser le blocus israélien de Gaza, en vigueur depuis 18 ans.

«Notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens.»

Selon les organisateurs, une cinquantaine de navires de 44 pays – dont l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Maroc et la Libye – y participent, transportant 200 passagers et des fournitures essentielles telles que du lait maternisé, des antibiotiques et des denrées de base.

La mission a débuté à Barcelone le 31 août, mais a été reportée en raison du mauvais temps. Après s’être regroupée en Tunisie, la flottille a quitté le port de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, pour rejoindre des navires italiens et nord-africains avant de se diriger vers l’est, dans les eaux internationales.

Ce voyage a suscité un intérêt international, non seulement en raison de son ampleur, mais aussi grâce aux personnes à bord. La militante écologiste suédoise Greta Thunberg, l’acteur irlandais Liam Cunningham, l’acteur espagnol Eduardo Fernandez et l’ancienne maire de Barcelone Ada Colau, la députée européenne Rima Hassan ont rejoint l’effort.

Pour beaucoup, la présence de Mandela a une résonance particulière. Son grand-père, Nelson Mandela, est une figure emblématique de la lutte contre l’apartheid. En 1997, trois ans après être devenu le premier président démocratiquement élu d’Afrique du Sud, Mandela déclarait : «Nous savons pertinemment que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens.»

L’implication de l’Afrique du Sud à Gaza

Près de trois décennies plus tard, ces mots sont à nouveau prononcés. «Les Palestiniens subissent une forme d’apartheid bien pire que celle à laquelle nous avons été confrontés», a déclaré Mandla Mandela à Reuters. Et d’ajouter : «Ils ont isolé l’apartheid en Afrique du Sud et l’ont finalement fait s’effondrer. Nous pensons que le moment est venu d’agir pour les Palestiniens.»

L’Afrique du Sud a été à l’avant-garde de l’action juridique et diplomatique concernant Gaza, déposant une plainte auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ) accusant Israël de génocide. La CIJ a ordonné à Israël d’autoriser l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave, bien que les agences de l’Onu affirment que la famine continue de s’étendre.

Pourtant, de nombreux militants sud-africains estiment que les efforts de leur gouvernement sont insuffisants. Dix Sud-Africains sont à bord de la flottille, représentant un large éventail de la société. La délégation comprend des chrétiens, des musulmans, des juifs, des agnostiques et des athées unis par leur objectif d’acheminer de l’aide. Parmi eux figurent l’auteure Zukiswa Wanner et le militant Jared Sacks.

Traduit de l’anglais.

Source : Africa Report.

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